HOMMAGE
Publié le 24/10/2025
Bien avant l’ère des Galactiques, qui ont décroché les étoiles européennes, les stars du RCT avaient également un accent. Un timbre de voix qui n’était pas encore celui des anglophones mais plutôt une sonorité locale, à la fois rauque et chantante, que l’on pouvait entendre quand André Herrero prenait la parole. Leader naturel, le deuxième-troisième ligne était la première idole de Mayol avant les exploits de Wilkinson. Fils d’immigré espagnol, né dans l’Hérault, André Herrero était l’ainé d’une grande famille dont les trois frères Daniel, Francis et Bernard ont tous joué au rugby. Débarqué sur la Rade à l’adolescence, « le Grand » comme il fut surnommé a été élevé à la dure en travaillant dans les chantiers navals. Le labeur terminé, il passe sont temps libre avec les copains du RC Corse Toulon. Doté de qualités athlétiques et rugbystiques, le RC Toulon l’attire lançant ainsi l’une des plus grandes épopées de son histoire avec un joueur incarnation vivante de la rudesse du rugby varois.
Décrit comme fou, guerrier ou combattant, le redoutable et redouté « Dédé » va forger la réputation de ce Toulon toujours difficile à jouer et dont on ne ressort jamais indemne après la confrontation. Passé par l’équipe de France de 1963 à 1967, l’ex-international va honorer 22 capes avec les Bleus avant de quitter la sélection, par choix, à seulement 29 ans. Focalisé sur Toulon et au top de sa forme, il guide cette équipe aux portes de la consécration à deux reprises. En 1968 les Varois perdent la finale du bouclier de Brennus face à Lourdes puis connaitront le même sort en 1971 contre Béziers. Il remportera entre-temps le challenge Yves-du-Manoir (1970).

La redoutable équipe de Toulon finaliste du championnat de France en 1971
Après une parenthèse niçoise, André Herrero revient à la maison pour entrainer de 79 à 83 et présider lors de la saison du titre de 1992. L’esprit tranquille, c’est avec le sentiment du devoir accompli qu’André Herrero siège à la Fédération Française de Rugby jusqu’en 2000 avant de profiter de la retraite. Décédé cette semaine, c’est avec émotion que tous les amoureux du rugby et “fadas” toulonnais ont appris la nouvelle du repos éternel de ce légendaire guerrier du RCT.