Phase finale
C’était la découverte des barrages pour Bayonne et un retour en phase finale pour Clermont. Pas besoin de préciser que la motivation et l’envie étaient au rendez-vous de ce choc sur la pelouse de Jean-Dauger. L’arène bayonnaise, une fois encore, garnie par des supporters qui se sont transcendés lors de la Pena Baiona a rendu mémorable l’entrée des 30 acteurs sur la pelouse. Chauffés à bloc, les Basques entamaient d’ailleurs la partie par un énorme plaquage sur Delguy comme pour donner le ton de la soirée qui allait être musclée. Musclée par l’enjeu mais également par les conditions orageuses obligeant les deux formations à resserrer le jeu autour des packs. Un combat de longue haleine qui débouchait sur les premiers points marqués à la 17e par Segonds puis l’ouvreur creusait l’écart d’un superbe drop à la 24e.
Clermont sans solution
6-0 avant la réaction immédiate des Auvergnats par la botte d’Urdapilleta, auteur d’un inhabituel 1/3 dans le premier acte. Son vis-à-vis ajustait mieux la mire pour un score de 9-3 à la pause. La domination physique et territoriale des locaux se concrétisait au retour des vestiaires à tel point que l’ASM, ne parvenant pas à endiguer la marée basque, allait commettre un total de 14 fautes. A force de reculer, les Clermontois pliaient à la suite d’une passe au pied de Lopez pour Spring 14-3. Deux nouveaux coups de pied de l’ouvreur « remplaçant » et Bayonne s’imposait 20-3. Direction Lyon, le 20 juin prochain à 21 h pour défier le champion en titre Toulouse.
On se doutait qu’il allait pleuvoir mais on n’attendait pas forcément de telles trombes d’eau durant la rencontre. Un déluge de pluie qui a clairement modifié les plans du match en dirigeant, d’autant plus, l’issue de la partie vers la conquête et la discipline. « C’est physique et territoire aujourd’hui », lançait d’ailleurs Gregory Patat, le manager de Bayonne à propos des thèmes de la soirée. A ce jeu-là, c’est l'Aviron qui a donc pris le dessus avec un 100 % en mêlée et 13/18 en touche, le tout en y ajoutant possession et occupation afin de s’adapter parfaitement à la météo du jour.
A peine entré, le remplaçant de luxe de l’Aviron Bayonnais a fait parler sa vista légendaire. Longtemps dominateurs, les Basques ne parvenaient pas à concrétiser. C’est alors que Camille Lopez a changé la donne en délivrant une belle transversale dont il a le secret. A la réception Tom Spring, l’ailier a déposé le dernier défenseur de Clermont pour un superbe essai. C’était la 55e minute et le match venait de basculer.
Même quand il s’est raté à la 66e, ce qui aurait pu totalement relancer Clermont, son erreur n’a pas eu de conséquence. C’est dire ! Tout a réussi à l’arrière de Bayonne qui fut à la hauteur de l’événement. Impérial dans les airs, précis et puissant dans son jeu au pied d’occupation sans compter deux franchissements dont un l’amenant proche de l’essai. Contre son ancien club, Cheikh Tiberghien a fêté les retrouvailles et la qualification pour les demies en signant une prestation majuscule.