Phase finale
Qui ira défier Bordeaux-Bègles à Lyon ? Telle était la question qui trottait dans toutes les têtes des Toulonnais et Castrais au moment de ce barrage. Pour y répondre, 80 minutes ont été nécessaires entre deux formations qui ont livré une farouche bataille. Sur leur pelouse de Mayol, les Toulonnais ont voulu rapidement prendre le contrôle de la partie. Possession et occupation étaient de leur côté, ils ouvraient la marque grâce à Jaminet mais le premier essai était inscrit par les Tarnais. Papalii en mode « treiziste » jouait un coup-franc rapidement et faisait exploser la défense adverse 3-7. Jaminet réduisait l’écart à 6-7 puis, en contre, Arata semait la discorde dans la défense varoise contrainte à faire faute, 6-10 grâce à Palis. De 50 m l’artificier de la Rade poursuivait son œuvre portant le tableau d’affichage à 9-10. Avant le retour aux vestiaires, l’arrière Rouge et Noir donnait l’avantage aux siens 12-10. A peine le top départ du deuxième acte donné, une nouvelle faute du RCT offrait l’opportunité à Fernandez de relancer le chassé-croisé 12-13.
La patience récompensée
Les Varois s’en remettaient alors à l’insaisissable Wainiqolo pour repasser devant. L’ailier fidjien faisait la différence à lui seul avant de servir sur un plateau Jaminet, 19-13. Castres restait dans le coup grâce à la précision face aux perches de son demi de mêlée remplaçant 19-16. Pas suffisant pour contenir l’accélération varoise à l’image de Serin sur l’aile, au soutien de Tuicuvu, pour la deuxième réalisation de la rencontre 26-16. On pensait alors les Tarnais résignés mais leur caractère faisait la différence. Baget s’extirpait de la montée défensive adverse, il était relayé par Babillot et Fernandez concluait l’action 26-23. Et pourtant, la résistance des Castrais allait céder, sur la 10e pénalité sifflée contre le CO, le RCT se projetait ensuite dans l’en-but via un maul 33-23. A 10 minutes de la fin, White scorait avec opportunisme pour confirmer un peu plus la présence du club triple champion d’Europe en demie. La qualification prenait une autre dimension lorsque le quadragénaire, Ma’a Nonu s’étendait de tout son long pour confirmer le succès du RCT (47-23). Enfin, Wainiqolo compostait le billet pour les demies avec un ultime essai avant de prendre logiquement la direction de Lyon pour y défier l’UBB (52-23).
43 ans. C’est l’âge canonique du centre international Néo-Zélandais mais ce n’est qu’un nombre tant les années n’ont aucun effet sur cette légende de notre sport. Revenu aux affaires en cours de saison, Ma’a Nonu est non seulement à Toulon comme à la maison mais il n’a rien perdu de son état d’esprit. Ce même « mindset » qui lui a permis d’être double champion du monde avec les Blacks et de prouver qu’il a encore de sacrés restes. Entré en jeu à la 75e, il a, deux minutes plus tard, foncé dans la défense de Castres pour inscrire un essai symbolique.
Habituellement les mauls surgissent derrière un alignement en touche. Cependant, à Toulon on aime l’innovation. 71e minute, 26-23 au tableau d’affichage mais les Varois n’ont nullement eu peur de tenter. Une pénalité jouée à la main à 5 mètres de la ligne par White. Un point de fixation à proximité des poteaux et les avants du RCT faisaient l’effort de rester debout pour s’agglutiner afin de construire un maul. L’ingénieuse combinaison portait ses fruits au meilleur moment faisant plier définitivement des Tarnais, si résistants jusqu’à cet instant, incapables de retenir Facundo Isa.
27 des 52 points marqués ont été inscrits par Melvyn Jaminet. Que dire de plus, l’arrière du RCT a répondu présent à l’événement. Il a sans cesse relancé, s’est montré combatif sous les chandelles et en défense, sa botte même à 50 m des perches n’a pas tremblé. De plus, il a marqué un essai et fait une passe décisive pour Wainiqolo avec un subtil coup de pied rasant lors de la dernière action de la rencontre.