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Phase finale

Bru face à Mola, le duel de stratèges

Bru face à Mola, le duel de stratèges

Publié le 26/06/2024

Tous deux passés et formés à « l’école toulousaine », Ugo Mola et Yannick Bru ont des parcours différents mais une philosophie de jeu logiquement assez similaire. Ce vendredi à 21h il faudra pourtant se démarquer dans ce duel de stratèges au sommet.

 

La méthode : L’humain avant tout  

Quand vous faites face à un effectif aussi imposant que celui du Stade Toulousain, connaitre le rugby ne suffit pas. A l’instar des plus grands entraineurs dans les plus grands clubs, quelle que soit la discipline, il est impossible de faire adhérer à son discours sans savoir gérer les égos et ambitions des champions. « Mon job, c'est que Dupont, Ntamack et les autres ne deviennent pas des sénateurs », lâchait-t-il d’ailleurs récemment dans une interview accordée au Parisien. Ugo Mola est donc maitre en la matière, on ne peut que le constater dans ses discours d’après ou d’avant match, dont certains sont restés mémorables. Entretenir l’envie de gagner, la motivation de surdoués du rugby et savoir les nourrir au quotidien est un challenge relevé avec brio depuis maintenant 9 ans par le manager toulousain.

 

Yannick Bru dispose lui aussi d’un effectif 5 étoiles et force est de constater qu’il applique la même philosophie avec ses protégés. Dès ses débuts, aux côtés de Guy Novès, Bru déclarait vouloir « beaucoup discuter, échanger, trouver le bon mot pour chacun et faire preuve d'honnêteté pour dire toujours la vérité ». Alliant tact et franchise, l’ex talonneur international transmet sa culture de la gagne et fait preuve d’une grande soif d’innovation. Sa curiosité l’a poussé à s’expatrier la saison passée en Afrique du Sud, auprès des Sharks de Durban, pour voir ce qui se faisait chez les champions du monde et s’en inspirer. De retour en France, il applique les leçons retenues sans oublier l’essentiel de son discours : aimer plus que tout ses joueurs. 

 

Les CV : Des parcours croisés

En tant que joueurs, les deux ont rayonné sur la scène nationale et internationale, lors de leurs passages au Stade Toulousain et en Equipe de France. Une fois sur le banc, nos deux stratèges connaissent la même réussite avec toutefois une dynamique différente. En effet, pour Ugo Mola il a d’abord fallu batailler de longues années avant de connaitre le succès. Le manager toulousain a même connu les affres de la relégation avec Brive en 2012, un passage un Albi puis une première saison tristement record pour les Rouge et Noir qui avaient terminé à la 12e place. Qu’importe, il en a depuis tiré une force inexpugnable lui permettant d’ajouter 3 boucliers de Brennus et deux étoiles continentales au palmarès du plus grand club d’Europe. 

 

Yannick Bru a connu une réussite plus fulgurante. Associé au grand Guy Novès, il a pris en charge le pack Rouge et Noir à la sortie d’une sacrée carrière au poste de talonneur. Sa science du jeu d’avants a permis à Toulouse de gagner 3 Brennus (2008, 2011, 2012) ainsi qu’une coupe d’Europe (2010). Il a ensuite répondu à l’appel du XV de France en étant associé aux sélectionneurs Philippe Saint-André et Guy Novès durant 6 ans. De retour sur la scène nationale, Bru a pris les rênes de Bayonne avec pour objectif de relancer ce monument du rugby français. Mission accomplie avec un titre de PROD2 (2019) dès sa première année avant le coup dur lors de la descente en barrage d’accession en 2021. Animé par un esprit de revanche, il reconquiert le titre de deuxième division et opère une remontée illico avant de tenter l’expérience sud-africaine. Enrichit par cette parenthèse il revient en force en permettant à l’UBB d’atteindre la finale du TOP14, pour la première fois de son histoire. 

 

La philosophie de jeu : L’école toulousaine

Quand vous êtes passés par les Rouge et Noir forcément ça laisse des traces. Que ce soit en tant qu’entraineur ou joueur, on y apprend obligatoirement ce fameux jeu « à la toulousaine ». Une philosophie née dans les années 60 à l’initiative de l’entraineur de l’époque Paul Blanc qui s’est inspiré des All Blacks. 
Jouer debout, faire vivre et courir le ballon, ne jamais chercher à l’enterrer, donner du mouvement au jeu, jouer dans le sens sont les piliers de cette méthode théorisée par Robert Bru (rien à voir avec l’actuel coach de l’UBB) et mis en application par Pierre Villepreux, Jean Claude Skrela et enfin Guy Novès. Disciples du « sorcier » toulousain, nos deux stratèges proposent un rugby aux caractéristiques similaires et de ce fait on ne peut pas vraiment parler de duel de styles pour cette finale mais plutôt de victoire du jeu, quelle que soit l’équipe qui soulèvera le bouclier.