Publié le 14/04/2015
Sans la défaite du Racing-Métro 92 dans les dernières minutes de son quart de finale, la France du rugby aurait au moins eu la certitude d'envoyer un représentant à Twickenham le 2 mai, pour la 19ème finale de Coupe d'Europe, la première de champions Cup. En effet, Clermont ou le RM92 aurait eu cette chance, en cas de victoire, mais la donne a changé au moment où l'argentin Marcelo Bosch convertissait la pénalité de la gagne et qualifiait les Saracens sur le fil pour leur quatrième demi-finale continentale après celles de 2008, 2013 et 2014, la troisième de rang.
Toutefois, les chances de voir un club tricolore en finale, deux même, sont certes amoindries, mais demeurent très solides. En effet, avec deux formations engagées, les deux recevant, l'occasion est trop belle pour laisser passer une cinquième finale franco-française. Ce serait en plus un joli pied de nez que d'assister à une rencontre 100% frenchie dans le temple du rugby anglais ! Mais pour cela, il faudra déjà remporter une demi-finale, et la tâche ne s'annonce pas simple pour l'ASM et le RCT.
La revanche de Clermont
Les Auvergnats vont croiser le fer avec les Saracens (pour la troisième fois de la saison après les deux rencontres disputées en phase de poule), place forte du vieux continent, qui va disputer sa quatrième demi-finale de Coupe d'Europe de l'histoire, mais surtout sa troisième de rang. Un statut qui va comme un gant aux Anglais, qui comptent bien le confirmer, et atteindre la finale de la compétition pour la deuxième fois de suite. Un objectif atteignable mais qui devra les contraindre à évoluer à 200% de leurs capacités. D'abord parce qu'en neuf confrontations avec les Jaunards, leur bilan est négatif (quatre victoires pour cinq revers). Ensuite parce qu'en trois déplacements ils se sont toujours inclinés face à l'ASM. Enfin, parce qu'au regard de la prestation des hommes de Franck Azéma en quarts face à Northampton, Clermont semble marcher sur l'eau dans cette compétition.
D'aucuns diront que le revers concédé à domicile face à Oyonnax pourrait remettre en cause la préparation de l'évènement à venir, mais gageons qu'en plus d'avoir fait tourné l'effectifs, les Clermontois avaient déjà la tête à samedi. Une certitude accentuée par une volonté auvergnate d'effacer la déroute de la saison passée, 46-6 à Twickenham, face au même adversaire et au même niveau de la compétition, et qui les avaient privés d'aller prendre leur revanche sur Toulon à Cardiff en finale un mois plus tard. Tous les facteurs sont donc réunis pour que l'ASM soit plus que jamais motivé et dangereux.
Et pour que la fête soit totale, il faut que Toulon, double tenant du titre de l'épreuve, passe également pour nous offrir une finale franco-française, et qu'il puisse défendre son bien. Il faudra avant cela écarter un autre monument de la compétition, le Leinster, triple vainqueur de la compétition en 2009, avant le doublé 2011-2012. Pourtant, les Irlandais semblent moins fringants depuis deux saisons. D'abord absents des phases finales en 2013, puis éliminés en quarts de finale la saison passée (par Toulon, 14-29), les hommes de Matt O'Connor ont connu un trou noir, mais leur retour en demi-finale montre bien que leurs qualités sont toujours là.
Au RCT de répondre présent, mais pas de doute sur les motivations varoises. Dans leur antre, et avec une troisième finale de rang et un troisième titre consécutif en ligne de mire, les rouge et noir seront à coups sûrs très difficiles à manœuvrer. D'autant que la dernière journée de TOP 14, a permis de mettre pas mal de joueurs au repos et de remettre en selle des garçons qui revenaient de blessures comme Giteau, Habana ou encore Halfpenny, même si pour ce dernier, touché à l'épaule contre Grenoble, une incertitude plane.
La passe de trois pour le RCT ?
La Machine toulonnaise a les arguments pour espérer conserver son bien un tour de plus, et les chiffres parlent d'ailleurs pour eux face aux Irlandais. En deux matches de phases finales face à des équipes de la Verte Erin, les Toulonnais se sont toujours imposés, les deux fois la saison passée, en demi-finale face au Munster (24-16), et en quarts face au Leinster comme évoqué plus jaut… et ne dit-on pas jamais dans sans trois ?
Espérons-le pour assister le 2 mai à un remake de la finale 2013, quand Toulon levait son premier trophée européen en s'imposant 16-15, après avoir été menés 15-6 par les Auvergnats à l'heure de jeu. Cerise sur le gâteau, il s'agirait de la cinquième finale franco-française de l'histoire, et cela permettrait à la France de creuser l'écart en tête des pays les plus titrés. Mais n'allons pas trop vite en besogne, il faut avant tout gagner des demi-finales… poussons tous derrière l'ASM et le RCT pour que cette édition 2015 ne soit pas la sixième de l'histoire à se jouer sans club de l'hexagone.
..