Publié le 29/04/2015
Nous sommes le 18 mai 2013, aux alentours de l'heure de jeu. L'Aviva Stadium vibre au gré des chants auvergnats qui portent un ASM menant 15-9 et filant vers son premier sacre européen en HCup. Le RCT, qui reste sur deux finales perdues en 2012 (12-18 en TOP 14 contre Toulouse, 18-21 en Challenge européen face à Biarritz), voit la malédiction le poursuivre. C'était sans compter sur Steffon Armitage, qui, servit sur la ligne médiane par Fernandez Lobbe auteur d'une magnifique récupération, filait sur 50 mètres dans l'en-but adverse, chambrant Brock James au passage et permettant aux siens de revenir à un point de leur adversaire. Jonny Wilkison ne se faisait pas prier pour transformer l'offrande et mettre Toulon devant au score.
Acte fondateur de la naissance de la machine à gagner varoise, cette finale de Coupe d'Europe va cette saison voir un explosif remake se disputer à Twickenham. Joli pied de nez que les deux clubs vont nous offrir en proposant une finale franco-française (la cinquième de l'histoire), dans le temple du rugby qu'est l'enceinte londonienne. Mais ça , c'est pour le folklore ! Car oui, Clermont et Toulon vont de nouveau se croiser en finale de Coupe d'Europe. Issue logique au regard du parcours solide des formations en phase de poule et lors de la phase finale, même si le tour précédent donna de grosses sueurs froides à tout le monde. Le passé est le passé, parlons du futur, et le futur, c'est pour samedi 2 mai à partir de 18h.
Historique triplé en vue pour Toulon
Mais quel futur ? Première ou passe de trois ? Pour Toulon, double tenant du titre, l'histoire est en marche avec la possibilité de réaliser un historique triplé, ce qu'aucun club n'est à ce jour parvenu à faire. Deux clubs ont précédemment été dans la même situation, Leicester après ses succès de 2001 et 2002, puis le Leinster après les victoires de 2011 et 2012, mais tous deux ont échoué dans leur quête, manquant même la finale lors la troisième saison. En soit, Toulon a déjà réalisé un exploit et signé un record. Un deuxième même car le RCT, qui va disputer sa troisième finale européenne consécutive, et rejoint Toulouse, seule formation à avoir réalisé cette performance par le passé entre 2003 et 2005.
Grâce à cette septième finale en quatre ans, le RCT confirme son statut de formation insatiable, et cette nouvelle opportunité devrait suffire à motiver les troupes de Bernard Laporte. En effet, une ligne supplémentaire ferait du plus bel effet dans le palmarès du RCT, qui en cas de succès, ajouterai donc une troisième étoile sur son maillot, et rejoindrait le Leinster sur la deuxième marche des clubs les plus titrés au niveau continental, derrière Toulouse et ses quatre sacres. Cerise sur le gâteau côté toulonnais, mais là à titre individuel, deux joueurs seront particulièrement à la fête. Mathieu Bastareaud tout d'abord, qui va disputer sa cinquième finale européenne de rang (la troisième en HCup / ERCC après les deux deux d'Amlin avec Paris en 2011 puis Toulon en 2012). Frédéric Michalak ensuite, déjà recordman en la matière, qui pourrait glaner un sixième titre dans la compétition, le troisième avec Toulon, après les trois sacre avec Toulouse (2003, 2005 et 2010).
Seulement voilà, tout cela reste de la théorie, car avant de fêter tous ces records, il faudra gagner une finale, qui plus est face à une superbe formation, surtout que cette dernière sera revancharde. Si l'ASM compte également deux titres européens, c'est en Challenge lors des éditions 1999 et 2007 que les auvergnats ont soulevé un trophée… et ce n'est un secret pour personne, c'est celui de samedi qui les fait rêver. Après avoir frôlé la victoire en 2013 à Dublin face à Toulon, les Jaunards auront à cœur de prendre leur revanche dans ce remake 100% français et de signer leur première victoire dans cette compétition.
Première pour l'ASM ?
La tâche ne s'annonce pas aisée pour les hommes de Franck Azéma. Avec une seule victoire lors des trois dernières confrontations face au RCT, les chiffres ne plaident pas en leur faveur. Mais les chiffres sont faits pour être contredits. Or, malgré de grosses frayeurs en demi-finales face aux Saracens, les Clermontois ont su garder la maîtrise de la rencontre pour se qualifier. Et surtout, que dire de leur quarts de finale face à l'intouchable leader du championnat anglais, Northamtpon, muselé et emporté par la marée jaune et bleue. L'ASM est armée pour faire face au RCT et faire chuter le double tenant du titre, et compte bien le faire.
C'est donc bel et bien un choc au sommet qui nous attend ce samedi à partir de 18h heure française. A coup sûr, la France est assurée de glaner un huitième titre européen et de creuser l'écart sur l'Angleterre et l'Irlande, les deux autres seules nations à avoir eu ce privilège, et comptant toutes deux 6 victoires. Avec un troisième sacre consécutif, elle rejoint également son meilleur ennemi anglais qui était jusqu'alors la seule nation avoir réussi ce triplé suite aux victoires de Northampton en 2000 et du doublé de Leicester (2001, 2002). Reste juste à savoir qui de Clermont ou Toulon sera à la fête en début de soirée. Première ou passe de trois ?
Les quatre précédentes finales franco-françaises :
2003, Toulouse – Perpignan : 22-17
2005, Toulouse – Stade Français : 18-12, après prolongations
2010, Toulouse – Biarritz : 21-19
2013, Toulon – Clermont : 16-15