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Clermont-Toulouse, ces joueurs qui ont sublimé la rivalité

Clermont-Toulouse, ces joueurs qui ont sublimé la rivalité

Publié le 12/02/2025

Ils ne sont pas si nombreux à avoir porté les deux tuniques mais bien souvent ces passages du Rouge et Noir au Jaune et Bleu ont été gages de succès. Retour sur les joueurs ayant évolué sous les couleurs de ces deux monuments du rugby français. 

 

François-Xavier Dutour et Louis Puech, bien plus que de simples percusseurs 

 

Si vous n’êtes pas férus d’histoire du rugby, ces deux noms ne vont pas vous évoquer grand-chose. En effet, tout d’abord François-Xavier Dutour fut le tout premier joueur à porter les deux tuniques. Et quel joueur ! International à 6 reprises avec les Bleus, l’arrière signe à l’ASM en 1913 tandis que le club est encore loin de l’élite (qu’il atteindra en 1925). A l’époque, son transfert fait grand bruit puisqu’il quitte la « Vierge Rouge » (surnom donné à l’invincible Stade Toulousain) avec laquelle il vient de remporter le championnat de France. Son choix est motivé par la volonté de retrouver ses racines, lui qui avait quitté l’Auvergne pour faire des études de vétérinaires. 10 ans plus tard c’est Louis Puech* qui prendra le même chemin. Le deuxième ligne international (5 sélections) quitte la ville rose auréolé d’un bouclier de champion et il exportera sa culture de la gagne au pied des volcans. En 1925, il participe à la finale du championnat honneur (équivalent de la PRO D2) qui verra l’ASM battre Biarritz pour s’installer dans l’élite et ne plus jamais la quitter. Il reviendra après sa carrière à Toulouse dont il deviendra le président remportant le Brennus en 1947. 

*3e rang debout en maillot blanc, 7e en partant de la gauche vers la droite. 

 

Soulette et Skrela, deux artistes à leurs façons

 

L’un fut un redoutable pilier de la fin des années 90 début 2000. L’autre un ouvreur de génie évoluant dans la génération suivante. Point commun ? Tous deux ont porté le maillot du Stade Toulousain puis celui de l’ASM et tous deux ont finalement une âme d’artiste. Pour Cédric Soulette, ça ne sautait pas aux yeux sur le terrain car son style rugueux était hérité de sa formation biterroise. Puissant et robuste, il fut sacré champion de France en 2001, d’Europe en 2003 avec les Rouge et Noir sans oublier ses 13 sélections, un Grand Chelem en 1998 et la finale de la coupe du monde 1999. Il partira rejoindre l’Auvergne disputant une finale de challenge européen avec les Jaunards avant de prendre sa retraite et de devenir… un sculpteur de renom. Pour David Skrela, l’art s’est cantonné au rectangle vert pour l’ouvreur casqué à la finesse technique et au pied magique. Comme pour Soulette, le fils de Jean-Claude a un palmarès incroyable, champion de France (2004, 2007 et 2011) champion d’Europe (2010), 6 Nations (2007) et finale de coupe du monde (2011). Un talent qu’il a exporté avec succès au Marcel-Michelin lors de deux bonnes saisons (2011 à 2013) à l’issue desquelles il atteindra la finale de coupe d’Europe 2013. Un baroud d’honneur avant de terminer là où il avait commencé, à Colomiers.  

 

 

Baby et Lamerat : les boucliers arvernes

 

Sur le bouclier de Brennus deux lignes sont au nom de Clermont. En 2010 et 2017, les Jaunards ont réussi à conquérir le précieux bout de bois, faisant chavirer tout un peuple qui attendait ça après 10 finales perdues. Arrivé de Toulouse en 2007, Benoit Baby prend rapidement ses marques à l’ASM où sa polyvalence devient un précieux atout. Ouvreur, centre, ailier, arrière, l’ex Rouge et Noir sait tout faire au point d’être appelé 9 fois en équipe de France. Cependant, souvent frappé par les blessures, il participe à l’aventure du titre mais pas à la finale face à l’USAP ce qui ne l’empêche d’être sacré et adoubé par la « Yellow army ». Autre ancien toulousain longtemps acclamé par le peuple Clermontois, Rémi Lamerat. Révélé par Guy Novès avant de prendre la direction de Castres, le puissant centre a réalisé la performance de soulever le bouclier avec les 3 clubs ! En ce qui concerne Clermont, c’était en 2017 lors d’une finale âprement disputée face à Toulon. Ce jour-là, le centre international (19 sélections) joue 80 minutes irrespirables avant d’exulter. En grand compétiteur qu’il est, le Girondin quitte le club sur un autre trophée, celui de la Challenge Cup en 2019 après 53 disputés sous le maillot Jaune et Bleu.  

 

 

Bézy, Barraque, Nanai-Williams… Des liens qui se sont renforcés

 

La rivalité entre ces deux géants est toujours vive pourtant ces dernières années les transferts se sont multipliés. Plus rare à l’époque, le choix de quitter l’un pour l’autre est aujourd’hui commun au point de voir des grands noms transiter chaque saison. Ainsi, récemment Sébastien Bézy et ses 169 matchs avec Toulouse a décidé de rejoindre l’Auvergne où il est parfaitement installé depuis 2020. Dans son sillage, des joueurs de talents comme le centre Pierre Fouyssac ont fait ce choix et dernièrement Lucas Tauzin débarqué à l’ASM durant la dernière intersaison. N’oublions pas non plus Jean-Pascal Barraque, formé à Toulouse et ayant défendu les couleurs clermontoises à 42 reprises ainsi que Tim Nanai-Williams rare joueur à avoir fait la route inverse menant de Clermont à Toulouse.