Phase finale REPLAY HISTORIQUE
Il faut un début à tout et le premier match pour le bouclier disputé au Stade de France a eu lieu en 1998. L’arène ultra-moderne vient de sortir de terre en raison de la Coupe du Monde 1998. Elle détonne avec son architecture futuriste, pour l’époque, inspirée d’un des terminaux de l’aéroport JFK de New-York. Quelques mois avant le sacre des Bleus de Zidane, Deschamps et consorts, c’est le rugby qui prend ses quartiers afin de désigner le vainqueur de la 99e édition du championnat de France. En finale les deux premiers de la poule 2 se retrouvent, face à face le Stade Français et Perpignan. Se retrouvent aussi les frères Lièvremont, Marc côté parisien et Thomas côté catalan lors d’une finale à sens unique, maitrisée de bout en bout par le Stade Français. Victoire 34-7 de l’armada francilienne, une équipe 5 étoiles guidée par Bernard Laporte qui comptait dans ses rangs Simon-Moscato-Gimbert-Dominguez-Dominici-Roumat… Et remporta ainsi la première des 25 finales à Saint-Denis.
Les supporters les plus acharnés de Biarritz soutiendront que, ce jour-là, Laurent Mazas a inspiré Jonny Wilkinson. Un an avant le drop légendaire du demi d’ouverture offrant la coupe du monde à l’Angleterre, en prolongation, un scénario similaire s’est produit au Stade de France. 19-19 entre le BO et Agen à la fin du temps règlementaire, la rencontre marque une pause avant de reprendre dans une atmosphère insoutenable. Les dernières minutes avant les tirs au but s’égrènent, l’Australien Joe Roff permet aux Basques d’égaliser grâce à une pénalité de 50 m, 22-22. Les Biarrots pressent, ils préparent patiemment le drop. Laurent Mazas est dans l’axe, il capte le ballon puis il frappe, le temps semble ralentir avant de voir l’arbitre Didier Mené valider la tentative, 25-22. Les Lot-et-Garonnais sont assommés tandis que le BO remporte, du bout du pied, son 3e bouclier.
La saison 2004-2005 a marqué la fin du TOP 16. Avant le passage à notre actuel TOP 14, Biarrots et Parisiens ont décidé d’offrir un beau cadeau d’adieu à l’ancienne formule : la finale la plus prolifique de l’histoire du championnat. Ce jour-là 71 points ont été marqués à l’issue d’un feu d’artifice de 110 minutes. Un essai de Dominici pour le Stade Français, un essai de Gobelet pour Biarritz, 1 drop de Liebenberg côté Francilien et la réponse de Peyrelongue pour les Basques. A ces étincelles, la précision face aux perches de David Skrela et Dimitri Yachvili, maitres-artificiers de la soirée, offre un mythique duel de buteurs. 8 pénalités et 1 transformation pour l’ouvreur casqué du Stade Français et 9 coups de pied à 3 points plus une transformation au compteur du demi de mêlée du BO. Le « Yach » remporte le combat avec 29 unités à son actif ! Un record encore inégalé pour un succès 37-34 synonyme de 4e Brennus pour les Rouge et Blanc.
Tremblement de terre place de Jaude. C’était l’un des gros titres de presse au lendemain de la victoire de Clermont. Au-delà du jeu de mot, c’est une véritable secousse sismique qui a été enregistrée en Auvergne au moment du succès. Après 10 finales perdues la 11e a été la bonne pour les Jaunards de Vern Cotter. Opposés aux Catalans, les Clermontois sont revanchards car ils s’étaient inclinés lors de la précédente édition. Ils prennent rapidement le contrôle du match rentrant aux vestiaires avec un score de 13-6. Nalaga a marqué le premier essai et Parra s’est chargé de creuser l’écart. C’est finalement Floch, d’un drop, qui va sceller l’issue de la rencontre à la 68e (19-6). Pas la finale la plus belle mais un match ô combien mémorable pour cette équipe qui a mis fin à la malédiction de l’ASM.
Cet essai, on s’en souviendra encore dans des décennies. En cette nuit de finale, Romain Ntamack a illuminé le Stade de France d’un éclair de génie, le faisant entrer directement dans la légende à seulement 24 ans… Menés 22-26 à deux minutes de la fin par les Rochelais, les Rouge et Noir semblent sans solution. L’ouvreur toulousain prend alors les choses en mains et le reste appartient désormais à l’histoire du TOP 14. Le maestro joue en soliste pour une course de 60 m crucifiant les Maritimes 29-26. Cet exploit retentissant permet au club le plus titré du championnat de graver son nom une 22e fois sur le bouclier de Brennus.