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France – Fidji – Yann Delaigue : « En plein doute »

France – Fidji – Yann Delaigue : « En plein doute »

Avant de parler de la Tournée à proprement parler, quel est votre ressenti sur ce XV de France ?

Le XV de France est en plein doute ! Cela fait plusieurs mois même plusieurs années que c'est le cas, avec des contre-performances en termes de résultats, à l'image de la dernière tournée en Australie (Ndlr : 3 matches pour 3 défaites mais également de jeu), mais également de jeu, comme la saison passée pour le Tournoi des VI Nations, où, si tout ne fut pas à jeter en termes de résultats, sur le terrain, cela n'a pas toujours été de bonne facture.

Et la composition de ce groupe appelé à disputer ces matches d'automne en est un exemple criant. On assiste à une véritable revue d'effectif, chose que l'on fait d'ordinaire à la sortie des Coupes du Monde, pour repartir sur une nouvelle aventure et construire sur la durée. Là on le fait avant la Coupe du Monde, or le temps presse, c'est dans moins d'un an, et cela souligne le fait que nous n'avons pour le moment aucunes certitudes.



Que vous inspire ce groupe appelé à disputer ces Tests d'automne ?

Plutôt des bonnes choses. Ce ne sont que des joueurs qui sont en forme en TOP 14, et c'est de bon augure. Mais du coup, comme je le disais précédemment, cette revue d'effectif va peut-être nous faire de nouveau tomber dans nos difficultés collectives. Les joueurs n'ont pas l'habitude de jouer ensemble, et le peu de temps dont le staff a disposé pour travailler ne va pas faciliter la tâche du groupe. Heureusement que l'on commence par les Fidji, et cette semaine de travail et ce premier match doivent être l'occasion de régler le maximum de détails possibles pour être prêts contre l'Australie.




Faire appel à des joueurs « étrangers » à crée une polémique, quel est votre avis à ce sujet ?

Il n'y a pour ma part aucune polémique ! A partir du moment où ce sont des joueurs bien intégrés en France, qui parlent français et qui ont envie de défendre le maillot bleu, je trouve ça très bien, et il faut leur donner leur chance. Il y a quelques années, nous ne nous posions pas la question quand Brian Liebenberg, Tony Marsh ou Pieter de Villiers jouaient pour la France, pourquoi le faire aujourd'hui. Tout le monde y a recours, l'Angleterre, la Nouvelle Zélande, l'Australie, pourquoi pas la France ?

Par contre, je dis cela aujourd'hui avec trois joueurs étrangers dans le groupe, mais si demain on se retrouve avec 12 joueurs sur 15 dans cette situation, mon discours évoluera forcément car cela posera des questions et des problèmes de formation. Mais tant que ce n'est qu'une infime partie, c'est intéressant.



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Avant de parler de la qualité des joueurs, Yann Delaigue attend de voir la réaction collective de cette équipe de France. (Crédit photo : Presse Sports)

Quels seront les joueurs à suivre côté français ?

Avant de parler des joueurs, j'attends surtout de voir comment cette équipe de France va répondre collectivement, car c'est là le vrai problème. Les joueurs sont de qualité, nous les connaissons, mais il manque aujourd'hui le liant nécessaire pour être performant.

Après, pour parler des joueurs, j'aurai un œil sur des garçons qui font leur retour après des blessures, voire de longues blessures, comme Papé ou Lopez, et qui devraient avoir un impact intéressant sur cette équipe.

Et puis bien sûr, je serai attentif à la prestation des nouveaux Bleus, Kockott, Bernard, Spedding ou Ollivon, pour ne citer qu'eux, voir comment ils peuvent évoluer au plus haut niveau qu'ils n'ont pour le moment jamais connu.




Un mot sur le premier adversaire des Tricolores, les Fidji, toujours dangereux par leur aptitudes à envoyer du jeu. Quelles sont les forces et les faibles de cette équipe ?

Historiquement, c'est une équipe dotée de joueurs aux gabarits intéressants, qui ont une créativité supérieure à la moyenne qui mettent toujours beaucoup de vitesse dans le jeu. On le voit en TOP 14, notamment avec les trois quarts, qui s'adaptent parfaitement offensivement au jeu et qui posent toujours de gros problèmes aux défenses.

Après, devant particulièrement, c'est moins compact, moins structuré que la France, et nous avons clairement une grosse carte à jouer ici… à condition de régler nos problèmes en conquête. Il faudra être fort en mêlée et avoir une certaine intelligence tactique en touche pour les priver de ballons ou leur pourrir leurs sorties pour qu'ils ne puissent pas être dans des dispositions favorables.

Il faut par ailleurs prendre un autre facteur en compte, le facteur psychologique. D'une part, beaucoup de fidjiens jouent en France et voudront briller face à leur pays d'adoption. D'autre part, ceux qui n'y jouent pas encore vont avoir une superbe carte à jouer pour accéder à notre championnat. Leur valeur marchande sera conditionnée par leur prestation samedi. Tout cela pourrait transcender ces joueurs à l'idée d'affronter la France.




Un pronostique

Je vais rester optimiste et croire à un bon rebond des Bleus ! Je vais dire une victoire française, 36-18… ce n'est pas forcément ce que je vois, mais ce que j'espère !




Si vous étiez entraîneur ou joueur du XV de France, que diriez-vous aux autres joueurs dans le vestiaire ?

Qu'ils se lâchent ! Ce ne sont que des joueurs en forme, pétris de qualité, et il ne faut pas que la pression de jouer pour la France inhibe tous ces talents. Ils sont bons, ils doivent croire en leurs qualités et faire ce qu'ils savent faire tous les week-end en TOP 14.



Retrouvez les statistiques historiques des confrontations entres les deux équipes ici



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A l'image du grenoblois Ratini, les aptitudes offensives des fidjiens constituent un véritable danger pour la FrancE. (Crédit photo : Presse Sports)
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