Présentation
Publié le 22/11/2016
Une semaine après avoir confirmé sa belle prestation argentine de juin (27-0 face aux Pumas) en dominant largement les Samoa à Toulouse (52-8), la France était forcément attendue au tournant face aux Wallabies. Elle n’est pas parvenue à réaliser la passe de trois, et forcément, alimenté le moulin à critique. En effet, avant d’affronter cette formation océanienne remaniée, les analyses allaient bon train, et pour la plus entendue, sur sa dynamique et contre une équipe bis, les Tricolores n’avaient pas le droit de perdre.
C’est pourtant arrivé, mais avec un effectif ayant certes tourné, ces Australiens avaient fier allure, dans le sillage du poison et capitaine Pocock, du métronome Foley, ou du puissant et acrobatique Kuridrani. Parfaitement organisés, faisant preuve d’un froid réalisme, les Océaniens ont su faire le dos rond dans leurs passages à vide et concrétiser leurs temps forts pour poursuivre leur invincibilité dans cette tournée et signer un troisième succès en autant de rencontre.
Bien sûr, la France est fautive par certains aspects. A commencer par cette première période trop timide selon le staff, incarnée par le cinglant 13-0 encaissé après avoir mené 8-0. Mais aussi après cette entame de seconde période catastrophique, passée à subir les assauts de Wallabies récompensés par l'essai de Foley dès la 43ème minute. Un problème récurrent une semaine après avoir connu les mêmes difficultés face aux Samoa à Toulouse.
De sérieux motifs d’espoir
Parlons ensuite de cette impuissance dans les rucks, avec beaucoup de ballons ralentis ou volés par les Sudistes, ce diable de Pocock en tête, et face auxquels les Français sont apparus impuissants. Il y a également eu ces 10 points laissés en route (2 transformations, 1 pénalité et 1 drop), là où l’Australie n’a pas failli, et qui auraient pour faire la différence. Il y a enfin eu cet essai qui tendait les bras aux Français à la 77ème, vendangé par Spedding... la seule véritable fausse note du toujours généreux arrière clermontois, auteur d'un très gros match.
Mais plutôt que de ne bâtir l’avenir que sur des erreurs, la France doit tenter de solidifier ses forces pour aller de l’avant. Et là, les troupes de Guy Novès possèdent de sérieux atouts. En effet, comme en Argentine, comme à Toulouse, la France a de nouveau fait preuve de beaucoup d’envie, incarnée par les nombreuses relances et les belles intentions de la seconde période, par les trois mouvements énormes qui ont amenés les trois essais, le 5ème de Vakatawa qui n'en fini plus de marquer, et ceux de Doussain et de l'incontournable Fofana.
Parlons aussi des forces en conquêtes d’une équipe qui a certes perdu la bataille des rucks, mais qui n’a pas eu à rougir en touche malgré quelques imprécisions, et qui a surtout mis son adversaire au supplice en mêlée. Evoquons enfin cette indéniable force de caractère pour rester dans le match après avoir été décroché à plusieurs reprises (8-13, 11-20, 16-25), et qu'ils auraient au final pu remporter sur le fil.
Place à l’ogre mondial
Donc sans s’en extasier, et malgré la défaite, la France n’a pas réalisé un mauvais match, juste un match non abouti. Et puis nous n'allons pas bouder notre plaisir de voire une formation de nouveau enjouée, proposant du jeu, elle qui avait perdu son ADN ces dernières saisons! Pas inquiétant donc pour l’avenir, car comme nous le disions il y de réel motifs de satisfaction, mais évidemment pas rassurant à l’heure d’affronter l’ogre du rugby mondial, les All Blacks. D’aucuns diront qu’ils ne sont pas intouchables, eux qui se sont inclinés sèchement à Chicago face à l’Irlande (29-40), mais peut-être faut-il replacer ce revers dans son contexte.
Les Néo-zélandais sont certes redescendus sur terre, eux qui terminaient leur saison, pendant que les Verts d’Irlande lançaient la leur. Prenons aussi en compte qu’ils venaient de signer un nouveau record avec 18 victoires de rang, et ce périple américain a certainement dû être marqué par un certain relâchement... fatal pour le moins.
Mais ce revers aura au moins eu le mérite de piquer les hommes en noir au vif, eux qui ont plus que remis les pendules à l’heure depuis. 68 points (et 10 essais) passés à l’Italie (68-10), pour débuter la Tournée européenne. Une revanche sèche ensuite sur l’Irlande à Dublin (21-9), passant trois essais aux Celtes, et sans en encaisser. Les joueurs de Steve Hansen ont repris leur marche en avant, et cela promet un affrontement énorme aux Bleus.
Un cauchemar à effacer
Un affrontement placé sous le signe d’une blessure psychologique indélébile, un peu plus d’un an après le mondial anglais et le naufrage an quarts de final face à des Blacks intenables, 13-62. Une rencontre placée sous le signe de défaites récurrentes, les Bleus restant sur 10 revers de rang face aux Océaniens, et n’ayant remporté que deux des 20 dernières confrontations. Mais comment pourrait-il en être autrement face à l’épouvantail du rugby mondial.
En effet, double Champion du Monde en titre, la Nouvelle Zélande survole très régulièrement le rugby planétaire. Pour preuve, elle n’a laissé la première place du classement IRB qu’à deux reprises depuis son instauration en 2003, à l’Angleterre, en 2004, après le sacre des Britanniques en Australie, en 2008, à l’Afrique du sud, qui venait juste de soulever sa deuxième Coupe du Monde après sa victoire en France. Pour le reste, les Blacks ont trusté la première place à chaque fois, cela situe le niveau de cette équipe, mais surtout sa constance.
Face à un tel niveau de performance, la France, qui n’a plus intégré le top 3 mondial depuis 2012, et qui depuis ne cesse de perdre du terrain depuis (4ème en 2013, 5ème en 2014, 7ème en 2015, 8ème aujourd’hui), semble devoir se préparer à un raz de marée, mais pas question de revivre pareille aventure. Il y une époque où les bleus prenaient un malin plaisir à contredire les hommes du pays au long nuage blanc, plus récemment, cela se traduisait par des succès plus rares, mais lors de matches clés, comme en demi-finale (1999) ou en quarts (2007) de Coupe du Monde… espérons que la rencontre de samedi soit le début d’une nouvelle belle histoire, et d’un exploit retentissant.
Historique général
56 matches
12 victoires, 1 nul et 43 défaites
726 points inscrits pour 1407 encaissés
Score moyen : 13-25
Victoire la plus large : 22-8 à Auckland en 1994
Défaite la plus large : 10-61 en 2007 à Wellington
Historique en test matches
49 matches
10 victoires, 1 nul et 38 défaites
604 points inscrits pour 1182 encaissés
Score moyen : 12-24
Victoire la plus large : 22-8 à Auckland en 1994
Défaite la plus large : 10-61 en 2007 à Wellington
Historique en test matches en France
23 matches
14 victoires, 1 nuls et 8 défaites
422 points inscrits pour 385 encaissés
Score moyen : 18-17
Victoire la plus large : 16-3 à Nantes en 1986
Défaite la plus large : 3-47 à Lyon en 2006
Historique en Coupe du Monde
7 matches, 2 victoires pour 5 défaites
122 points inscrits pour 225 encaissés
Score moyen : 17-32
Victoire la plus large : 43-31 à Twickenham en 1999
Défaite la plus large : 13-62 à Cardiff en 2015