Comment a-t-on vécu la saison 2012-2013 délicate à Paris ?
Difficilement, évidemment, mais on ne peut s'en prendre qu'à nous même. En début de saison nous étions dans les clous, invaincus à la maison, nous avions réalisé de bons matches à l'extérieur malgré des défaites, notamment à Clermont (Ndlr : 25-28) et à Toulon (Ndlr : 19-24), et puis il y a eu ce qui est pour moi le premier tournant dans la saison, la défaite dans le derby contre le Racing-Métro 92 au Stade de France (Ndlr : 23-15). Nous menions à cinq minutes de la fin et on perd sans prendre le bonus, ça nous a fait beaucoup de mal. Ensuite, l'autre tournant, c'est la blessure de Pascal (Ndlr : Papé) au creux de l'hiver, qui nous fait mal à la tête, car c'est quelqu'un de très important, sur et en dehors du terrain. Heureusement que l'Amlin nous a permis de nous aérer et de nous re-booster, car sinon, la fin de saison aurait pu être beaucoup plus problématique.
Le parcours délicat du précédent exercice a-t-il été digéré ?
Oui car nous repartons sur une aventure totalement différente. Le nouveau stade est là, il y a un nouveau staff, nous nous entraînons à la faisanderie, oublié le fantôme Charléty… c'est le début de saison, il faut relativiser, mais tout se passe parfaitement bien.
D'un point de vue personnel, la délicate saison parisienne a également été celle de l'explosion des jeunes au tout premier plan, vous, Jules Plisson, Alexandre Flanquart. Comment l'avez-vous vécu ?
Nous avons eu la chance, malgré la situation délicate, de jouer. Il faut donc remercier Christophe Laussucq, qui même dans les moments les plus délicats, n'a pas hésité à nous faire confiance et à nous envoyer au feu, pour nous permettre de nous aguerrir. On apprend beaucoup dans des situations telles que celles-ci, car c'est dur de prendre 50 points à Montpellier (Ndlr : 54-16), 40 à Toulouse (Ndlr : 43-16) ou à Castres (Ndlr : 44-13), et même au Stade de France contre Clermont (Ndlr : 37-10)… mais ce ne peut être que bénéfique, cela nous permet d'acquérir de l'expérience, et nous en récolterons les fruits plus tard.
Comment s'est déroulée l'intersaison parisienne ?
Très bien, et avec l'arrivée du nouveau staff, le travail est différent. Gonzalo Quesada est arrivé avec des préparateurs physiques, et il est clair qu'il y a un gros travail de ce côté-là. C'est nouveau pour nous d'être aussi encadré sur ce plan, et même si c'est plus difficile, il y a un regain d'énergie quand on voit qu'ils galèrent avec nous, qu'ils partagent ces efforts avec nous.
Et puis, le fait de nous entraîner à la faisanderie, c'est un vrai bol d'air ! Nous avons tout sur place, le terrain d'entraînement, la salle de musculation, la piscine pour récupérer, un cadre verdoyant… de l'extérieur, cela peut paraître anecdotique, mais de l'intérieur, c'est véritablement plus motivant de se lever et d'aller s'entraîner en entendant les oiseaux chanter, que d'entendre les klaxons et de sentir la pollution du périph.
Quels sont les objectifs du Stade Français ?
Le Président nous l'a demandé, et nous, joueurs, nous sommes d'accord, l'objectif est d'accrocher le wagon des six ! Cela fait maintenant plusieurs saisons que le Stade Français ne participe plus aux phases finales, il est temps que cela change, car la place de ce club est en phases finales. Et puis il y a tous ces points positifs que procure une participation à la Coupe d'Europe, qu'ils soient sportifs ou financiers, pour un club c'est essentiel.
Les votres ?
J'ai eu la chance de connaître une saison plutôt positive sur le plan personnel, j'espère qu'elle le sera tout autant, voire plus, tout en connaissant également une réussite collective. Maintenant, je sais que cela peut tourner très vite, alors je ne m'enflamme pas. J'espère continuer à progresser, à gagner en expérience, à avoir encore plus de temps de jeu.
Après, j'espère devenir un élément incontournable de cette équipe qui m'a permis, à moi comme à beaucoup de joueurs de ma génération, d'éclore au plus niveau. J'ai envie de rendre à ce club ce qu'il m'a offert.