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La place du rugby au Japon

La place du rugby au Japon

Publié le 29/01/2019

Alors que la Coupe du Monde se disputera sur l’archipel au mois de septembre prochain, quelle est aujourd’hui la place du Rugby au Pays du Soleil Levant ? De plus en plus populaire, le rugby japonais autrefois élitiste et universitaire se développe à grands pas profitant du tourbillon médiatique et de l’élan populaire autour du prochain Mondial (le premier en Asie). Les matches la Japan Top League se jouent à guichets fermés et la rencontre caritative opposant l'ASM Clermont Auvergne aux meilleurs joueurs du championnat devrait copieusement garnir les 26 000 places du Gifu Stadium. Reportage…

Actuellement onzième au classement des nations de World Rugby (NDLR 9ème pour la France) le Japon ne cesse sa progression et cultive une certaine attractivité pour notre sport. Bien aidé par l’attribution de la Coupe du Monde (à l’automne prochain) et quelques coups d’éclat lors du dernier Mondial, le rugby trace son sillon au pays du Soleil Levant. Les Braves Blossoms qui sont devenus les premiers à être éliminés après 3 victoires en phases qualificatives du dernier Mondial (face à l’Afrique du Sud, les Samoa et les Etats-Unis) ont gagné bien plus en popularité et en attractivité que ce soit au niveau mondial ou dans leur propre pays. Cette sélection qui avait encaissé 145 points face aux All-Blacks, 20 ans plus tôt, ne fait plus rire personne et ce ne sont pas les Français qui ont eu toutes les peines du monde, la saison dernière, à péniblement arracher le match nul dans l’UArena qui penseront le contraire. Quelques exploits,  la puissance des clubs de Top League soutenus par des entreprises mondialement connues (Toyota, NEC, Panasonic, Toshiba, Yamaha, Canon, etc…) ainsi qu’une fibre patriotique et économique bien exploitée, voilà un mélange gagnant qui booste la popularité et la pratique du Rugby. Alors qu’il y avait environ 100 000 pratiquants lors du premier Mondial, ils sont aujourd’hui plus d’un Million et les stades de Top League sont pleins, tout comme seront ceux de la Coupe du Monde en octobre prochain. L’approche des jeux Olympiques (qui auront lieu à Tokyo en 2020) n’a pas, comme pouvaient le craindre les organisateurs, éclipsé la première Coupe du Monde sur le continent asiatique et les spectateurs ont répondu en masse. 
 
Le Rugby encore loin du trio BaseBall, Football, Sumo
 
Le Rugby, toujours en phase de développement au Japon,  est encore loin du BaseBall qui est le sport le plus populaire sur l’Archipel avec les arts martiaux. Si les japonais sont de fervents pratiquants et que le sport fait partie de leur culture, la professionnalisation est exceptionnelle et ne concerne que très peu de spécialités. Le sport est un loisir ou un art de vivre pour la plupart de japonais. Derrière le BaseBall et le Football qui ont été importés sur l’Archipel et qui constituent une nouvelle dynamique impulsée par la jeunesse japonaise, les arts martiaux gardent une place toute particulière dans le cœur des japonais. Le pays de naissance du Judo, du Sumo et de nombreux autres arts martiaux incarne la culture, l’histoire et la tradition. Le judo reste un passage quasi-obligé pour les enfants japonais et les Dojos sont omniprésents, mais la médiatisation reste compliquée. Le Sumo, cet art ancestral, qui fut très populaire après-guerre a, lui, été extrêmement médiatisé. Les Yokozunas (le plus haut grade que peut atteindre un lutteur Sumo, seulement 72 lutteurs depuis 1789) sont toujours considérés comme des dieux vivants au Japon et chaque tournoi est un évènement populaire aussi démesuré qu’impressionnant. En déclin depuis quelques années après les offensives des sports plus internationaux que sont le BaseBall, le Football ou le Tennis, et peut être aussi puisqu’il n’y a plus actuellement de Yokozuna originaire du Japon (les 2 en activité sont originaires de Mongolie, Hakuho Sho et Kakuryu Rikisaburo), le Sumo a peut être vu un nouvel espoir de rebond, ces derniers jours puisque le japonais Tamawashi a remporté dimanche dernier le plus grand tournoi de l’année (le tournoi du nouvel an de Tokyo) déclenchant une certaine euphorie dans l’archipel. 
 
Au Japon, pays de respect s’il en est, la discrétion est une force mais en cas de réussite l’engouement peut vite devenir exceptionnel. C’est probablement le plan que Jamie Joseph, l’ancien All-Black, joueur et désormais sélectionneur du Japon (à la suite d’Eddie Jones) a en tête pour mener les siens en ¼ de finale de la Coupe du Monde 2019 dans une poule où derrière l’Irlande (Ecosse, Japon, Russie, Samoa) se sera très ouvert. En cas de réussite, le Rugby pourrait bien définitivement exploser et se développer à vitesse grand V sur l’archipel. En attendant, c’est probablement avec un œil attentif que le sélectionneur des Braves Blossoms regardera avec attention la rencontre de samedi prochain où de jeunes joueurs prometteurs aux portes de la sélection croiseront le fer avec les hommes de Franck Azéma (coup d’envoi samedi à 6h05 du matin Heure Française en direct sur Canal +).