Interview
Publié le 24/06/2016
Quel est votre sentiment avant d’arbitrer cette finale ?
Il y a de l’excitation, mais surtout de la concentration, ni plus ni moins. J’ai l’habitude de toujours me préparer de la même manière, de ne jamais changer mes habitudes, car ce serait la meilleure manière de passer à côté de mon match.
Le fait que cela se déroule au Camp Nou ajoute encore un peu plus de magie ?
C’est quelque chose d’incroyable ! C’est à une 1h15 de chez moi, ma famille sera là, j’y suis venu souvent avec des copains pour voir des matches du Barça, mon père m’y emmenait souvent… ça a vraiment une saveur particulière pour moi !
En plus d’où je viens, c’est extraordinaire ! Après ma blessure en 2013, j’ai connu des moments difficiles. J’ai eu trois opérations de la jambe, j’ai passé huit mois dans un centre de rééducation… cela a été compliqué, mais sans problématique d’échec, la réussite n’a aucune saveur, et là, je savoure.
Un peu plus de pression du coup?
Non, pas de pression supplémentaire. Je connais mon travail, j’ai arbitré beaucoup de matches importants dans ma carrière, s’en est un de plus, c’est tout. J’ai une équipe d’arbitres solide autours de moi, et nous ferons tout pour être le plus juste possible et ne léser personne, même si l’on sait que le risque zéro n’existe pas.
Que vous inspirent les deux équipes qui se feront face ?
Ce sont deux très grosses équipes, qui ont tenu leur rang puisqu’elles faisaient partie des candidats annoncés au début de la saison. Mais comme je le disais précédemment, cela ne change rien. J’ai arbitré près de 100 matches de TOP 14, je connais ces équipes, ces joueurs, eux connaissent mon arbitrage… il faut les féliciter pour leur parcours, car l’on connait la difficulté d’atteindre la finale du championnat, et je leur souhaite le meilleur, même s’il y aura un déçu au coup de sifflet final !
Quelles seront les clés de ce match et son arbitrage ?
En termes de jeu, je n’ai aucuns conseils à donner à personnes. S’il y a 200 passes, cela ne voudra pas dire que le match aura été bon, il peut y avoir des matches immenses par l’intensité, par la tactique, la stratégie… l’objectif est que les deux équipes prennent le plus de plaisir possible, même s’il y aura un perdant, et qu’elles offrent un beau spectacle au public et aux téléspectateurs.
En ce qui me concerne, mon match sera réussi si, au bout des 80 minutes, personne ne se souvient de qui a arbitré cette finale historique, mise à part mon père. Cela voudra dire qu’il n’y aura rien à redire sur mon arbitrage, et que seules les deux équipes se seront mises en lumière.