Publié le 27/05/2002
Pour un peu elle passerait pour inédite, du moins pas banale, cette demi qui oppose ce samedi 2 mai 2001 à Gerland (Lyon), l'AS Montferrand au Biarritz Olympique. Ce n'est pas
comme ce derby Castres-Toulouse, du même jour, au Stadium (Toulouse), un vrai morceau d'histoire du rugby français, ce match là. Car du côté auvergnat, on est
là et on attend pour une septième tentative de conquête du Bouclier. Chez les Basques, il faut remonter à 1992 et aux adieux du funambule Blanco pour retrouver le fil
d'une finale..perdue. Il y a bien deux titres dans le palmarès du B.O, mais il faut remonter à 1935 et 39. Même pour un peuple qui a de la mémoire, cela fait loin.
En terre lyonnaise, les Jaune et Bleu remplissent l'arène. Les « Rouge et Blanc » sont dynamiques mais minoritaires. Un point commun néanmoins. Les deux équipes sortent,
l'une et l'autre d'un « quart » remarquable. Biarritz a battu, chez lui, le tenant du titre le Stade Français, en faisant prendre l'eau de toute part au pack parisien.
L'ASM, elle, est venue à bout d'Agen en pratiquant un mini rugby total. A cause de tout ça et du reste, les esprits comme les muscles sont tendus sur les coups de 20 h 45,
malgré la douceur ambiante entrecoupée d'averses et rafales de vent.
D'entrée, ce n'est pas l'équipe chère à la société Michelin qui met la gomme. Au contraire, les avants de Biarritz gonflés par
l'enjeu et leur grosse réputation poussent et bousculent leurs vis à vis par l'axe profond, qui s'échappent par des fautes. Frano Botica, le buteur néo
zélandais offre du coup six points d'avance au B.O. Seulement les Biarrots gâchent un peu. Au moins deux belles occasions d'aller à l'essai. Alors l'ASM
vaillante et appliquée revient à hauteur par un Gérald Merceron des grands jours (une pénalité, un drop) malgré quelques ratés de mise en route. 6-6
à la mi-temps.
Après la pause, Montferrand livre dix minutes de rêve. Un vrai cauchemar pour Biarritz. D'abord un essai signé du trio Troncon-Bory-Magne, transformé par Merceron,
à la suite d'une énième conquête en touche (celle-ci par Magne lui-même). Puis encore un autre drop de Merceron. Ensuite, l'ASM se calme. Elle mène
16-6 à la 53e minute. Elle peut défendre. Le pack biarrot remet ça. Mais seul un but de pénalité exécuté par Botica récompense ce
deuxième souffle basque. Dans les arrêts de jeu, l'arbitre de touche, Mr Dartigeas voit une brutalité biarrote alors que le B.O campe dans les « 5 mètres » adverse et
bouleverse la mêlée clermontoise. Pénalité inversée. Coup de sifflet final. ASM-B.O :16-9. Les « Jaunards » sont dans le Vert de …l'Espérance.
Une semaine plus tard…Toulouse remporte son seizième titre. Le championnat joue encore le Rouge et le Noir. Mais ceci est une autre histoire.