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A Montpellier, le rugby a près de 100 ans

Publié le 17/10/2003

Par : Pierre LAFFOND, historien, auteur de Encyclopédie du rugby français (Ed. : Dehedin)




C'est au tournant du XXe siècle que le rugby fait son apparition à Montpellier, essentiellement dans les sphères estudiantines : les pratiquents sont fiers
d'appartenir çà l'Union Sportive des Etudients de Montpellier qui participe au championnat du Comité du Sud en compagnie des clubs toulousains et tarbais.


Puis, en 1909, on assiste à l'éclosion du Montpellier Sportif qui prend la suite de l'USEM et ferraille dans la compétition du Comité du Languedoc face
à ses adversaires biterrois, audois et catalans. La Iere Guerre Mondiale suspend comme souvent la pratique. Il faut même attendre 1920 pour noter l'apparition d'un nouveau
club, le Montpellier Université Club.




1926 voit l'émergence du premier club montpelliérain vraiment structuré ; il s'agit de l'Union Sportive Montpelliéraine au célèbre maillot
blanc cerclé d'une large bande rouge.


Sous l'impulsion du Docteur Coll de Carrera, Professeur d'obstétrique et catalan de naissance, l'USM s'installe avec succès dans le paysage sportif
régional d'autant qu'il fait cadeau à la ville d'un terrain qui devient bien vite le ground attitré des « roggers » locaux. L'inauguration a
lieu en grande pompe le 11 Novembre 1930.Et jusqu'en 1939, l'US Montpelliéraine tient son rang en Honneur, la seconde division de l'époque.


Et puis de nouveau la Guerre et l'intérruption du jeu…Après la défaite, l'USM et le SO Montpelliérain, club professionnel de football, fusionnent en
1940.De leur union naît l'Union des Sports Olympiques Montpelliérains qui, à partir de 1942, ne tarde pas à se tailler une réputation flatteuse dans le
championnat de France renaissant à compter de la saison 1942-1943.Les hasards de l'existence ont rassemblé autour du Clapas nombre d'excellents joueurs. Citons entre autres
Raymond Barthez, Antoine Blain, Germain Calixte, André Melet, ou encore René Teulide.




L'USOM se fait craindre de tous




Sous leur impulsion et avec le concours d'éléments locaux de bonne valeur, l'USOM se fait craindre de tous ses adversaires par la qualité de son jeu. Pour s'en
convaincre, il suffit de mentionner que le club héraultais n'est éliminé qu'en quarts de finale du championnat par le RC Catalan (4-11) après avoir
écarté la Section Paloise en huitième (4-3). En Coupe de France il faut tout le métier du SU Agenais, en route vers la finale du championnat, pour venir à bout
d'un ensemble montpélliérain qui, en 1/8e ne s'incline que d'une tête (3-5). On le voit, l'USO Montpelliéraine traite d'égal à
égal avec les meilleurs.La saison suivante confirme la belle tenue du Quinze héraultais mais au sein d'une poule de huit particulièrement serrée, il se fait souffler
la qualification au goal-average car seuls les deux premiers sont conviés à participer à la phase finale : le SU Cavaillonnais et le RC Toulonnais enpochent les précieux
sésames pour la suite de la compétition.




1944/45 : le club en rouge et blanc reprend son appellation première : l'US Montpelliéraine rentre dans le rang car de nombreux éléments qui avaient contribué
à son essor ont quitté l'Hérault. La saison est assez délicate à négocier et au terme de celle-ci, l'USM se met en sommeil. Le flambeau est
repris par une formation dite « Jeunesse et Sport » pour l'exercice 1945/46 dans le championnat régional. Ce club n'a qu'une existence
éphémère et y disparaît à son tour après une seule saison.




Le XIII se fait une place au soleil




Pendant six ans, la flamme est reprise par l'ASPTT Montpellier qui, dans le championnat du Languedoc Honneur et des Séries, parvient vaille que vaille à maintenir la
présence de l'ovale non loin de la Place de la Comédie. Mais le club et les bonnes volontés s'essoufflent et à l'issue de la sasion 51/52, l'ASPTT
est mise en sommeil. Il n'y a alors plus aucune pratique du rugby à Montpellier la saison suivante. Impensable dans une métropole régionale de cette envergure !




Le rugby à XIII va profiter de l'aubaine pour se faire, au propre et au figuré, une place au soleil et dès Septembre 1953, l'US Montpelliéraine XIII est
ranimée. Durant 4 saisons, le club treiziste dispute avec un certain bonheur d'ailleurs les compétitions amateurs de la Rugby League : en 1957, l'USM XIII est admise en
Division Nationale aux côtés des Villeneuve, Carcassonne, Perpignan entre autres, groupements qui ont toujours été les piliers du mouvement treiziste.




Il faut attendre 1963 (et 11 ans d'absence !) pour enregistrer la renaissance du rugby orthodoxe dans la Préfecture de l'Hérault : sous l'impulsion de Georges Pastre,
le journaliste bien connu de Midi-Olympique, le Stade Montpelliérain est officiellement créé le 27 mai 1963. Le nouveau club ne musarde pas car dès sa seconde saison il
accède en 1965 à la 3e division nationale.Encore deux saisons et, en 1967, c'est la montée à l'étage supérieur : en plein essor, le club
entraîné par l'ancien biterrois champion de France Robert Spagnolo échoue d'un rien en 68 pour l'accession en 1ere division. Un certain désenchantement
s'ensuit et le Stade Montpelliérain retrouve la 3e Division au terme de la temporada 1969/70. Il va y demeurer 16 saisons…




Situation d'autant plus dommageable que des dissonances apparaissent au sein de l'équipe dirigeante : à l'intersaison 1973, un certain nombre font sécession et
relancent le Montpellier UC auquel adhère l'entraîneur Spagnolo. Dès la première saison (73/74), le MUC décroche le titre national de 4e série.
C'est le début d'un parcours époustouflant qui va irrésistiblement conduire le club en 2e Division puis enfin en Première Division Groupoe B en 1985/86. Le
monde rugbystique de la Préfecture semble irrémédiablement coupé en deux car chacun espère atteindre seul les sommets. Ce sont donc une bonne dizaine de saisons
d'affrontements stériles, en particulier au niveau des équipes de jeunes qui n'aboutissent à rien. Pour ce qui concerne l'équipe Première ; le MUC
prend, en cours de saison 85/86, l'appellation de Montpellier Paillade SC à la suite d'un accord conclu avec le groupe Nicollin.




La réunification des deux clubs en 1986




Enfin, l'été 1986 voit la réunification du rugby montpelliérain : la fusion des 2 clubs engendre la création du Montpellier Rugby Club qui
bénéficie de la position du MUC en 1ere Division Groupe B. L'équipe fanion est prise en main par les deux biterrois champions de France, Alain Paco et Jean Sarda auxquels
succède l'autre biterrois Yvan Buonomo à l'intersaison 1987. Sous sa direction, la formation héraultaise tient un rang des plus honorables en groupe B.


L'ancien Narbonnais André Guily lui succède à l'orée de la saison 1989/90. Grâce à un excellent parcours en poules de qualification jouées
en préliminaires, le MRC accède à la 1ere Division Groupe A pour 1990/91.


La saison suivante, le club se qualifie pour les 1/16e du Groupe A : il s'incline face à Tarbes.


1994-1995 : Toujours supervisé par Guilis assisté de Pascal Mancuso, Jean Coyante et Jean-François Escande, la formation montpelliéraine prend place dans le Top 16,
position qu'il conserve la saison suivante avant d'opérer en Groupe A2 lors de l'exercice 1996/97 puis, grâce à une qualification pour les seizièmes
(défaite face à Aurillac), remonte dans le Top 20 pour 1997/98.




Mais la crise couve au sein du MRC et en juin 1998, une assemblée générale un peu « chaude » porte l'ancien pilier Jean-Jacques Sauveterre à la
Présidence. Le club est descendu en Elite 2 mais, grâce à une excellente politique sportiove, il atteint les demi-finales avant de chuter face au Stade Montois.




Toujours classé en Elite 2 puis en Deuxième division professionnelle où il demeure de 99 à 2003, le MRC prend le temps de consolider ses structures et finalement
c'est l'apothéose : le 1er Juin 2003 à Montauban, sous un soleil de plomb, le Montpellier RC s'octroie le titre de Champion de France de Pro D2 en disposant,
après prolongations, du Tarbes PR au terme d'un match étouffant au propre comme au figuré (25-21). Montpellier dispose donc à nouveau d'un club dans
l'élite et entend bien la conserver.




NB : Pour l'historique détaillé, voir l'excellent ouvrage de Germain Barcelo.


Contact au 04.67.85.01.82

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