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REPLAY HISTORIQUE

Quand en 2008 Frédéric Michalak était adopté et sacré en Afrique du Sud

Quand en 2008 Frédéric Michalak était adopté et sacré en Afrique du Sud

Publié le 07/11/2025

Seuls 3 joueurs nés en France ont remporté la prestigieuse Currie Cup. Parmi eux, le demi d’ouverture Frédéric Michalak qui a tenté avec succès l’aventure sud-africaine à deux reprises. Une expérience qui l’a transfiguré tant il a été adopté par la nation arc-en-ciel. 

 

Les « trois mousquetaires »

Ils sont nombreux les Sud-Africains ayant porté le maillot des Bleus ou ayant évolué en France. Entre nos deux nations, le trait d’union a pris depuis très longtemps la forme d’un ballon de rugby. Toutefois, peu de Français ont saisi l’opportunité d’aller jouer en Afrique du Sud. En 1995, après la coupe du monde remportée par les Boks, trois vont tenter l’aventure. Le deuxième ligne de Dax, Olivier Roumat et son coéquipier le centreThierry Lacroix rejoignent les Natal Sharks. Le troisième ligne du Racing, Laurent Cabannes, fera partie du contingent mais prendra la direction de la Western Province. « Les trois mousquetaires » se retrouveront même face à face en finale de la prestigieuse Currie Cup. Victoire du duo dacquois, Thierry Lacroix fera même le doublé lors de l’édition suivante. Il faudra alors attendre 12 ans pour revoir un Français la remporter. 



Thierry Lacroix (à gauche) affronte Laurent Cabannes en finale de Currie Cup 
 

Qu’est ce que la Currie Cup ?

C’est tout simplement une compétition mythique, portant le nom de celui qui a offert le trophée. Une coupe historique lancée au XIXe siècle, en 1892, et réunissant uniquement les meilleures sélections provinciales d’Afrique du Sud. Des stades pleins, des ambiances de folie et un jeu d’une rudesse inégalée sur des terrains jaunis par le soleil. Tout un décorum auquel Frédéric Michalak a participé en 2008. Venu au départ pour découvrir le Super Rugby, il signe pour les Sharks de Durban et disputent quelques rencontres avant de se blesser à un genou. Autorisé par le Stade Toulousain (son club de l’époque) à rester, l’ouvreur bascule dans la formation provinciale des Natal Sharks et prend part à l’aventure de la Currie Cup.

 

Le demi d'ouverture a découvert la ferveur autour de cette compétition 
 

De l’exil au sacre

Avouant « tourner en rond à Toulouse », Frédéric Michalak fait le choix fort de quitter l’hexagone en 2008. Au Stade Toulousain depuis l’âge de 7 ans, c’est un véritable exil qu’il décide d’entreprendre en voulant tenter une nouvelle expérience de vie quitte à se mettre en danger. Une fois à Durban, l’adaptation est rapide et l’intégration facilitée par la gentillesse de ses coéquipiers. La douceur des parties de pêche et barbecues tranchent avec la découverte de la préparation physique à la « Sud-Af’ ». L’ouvreur s’étoffe musculairement, apprend un nouveau rugby et atteint la consécration le 25 octobre 2008 en finale de la Currie Cup. Victoire 14-9 face aux Blue Bulls. Devant son public, à Durban, le demi d’ouverture réalise un bon match aux côtés notamment de François Steyn, Ruaan Pienaar et Rory Kockott.

 


12 ans après leur dernier succès, les Natal Sharks ont remis la main sur le trophée 
 

L’adoption et la révélation

Après ce succès historique, Frédéric Michalak reviendra en France, à Toulouse. Une parenthèse loin de l’Afrique du Sud pays pour lequel il a eu un coup de foudre. Séduit par le multiculturalisme ambiant ainsi que l’approche différente du rugby, l’ouvreur y retourne en 2011 avant de terminer sa carrière 7 ans plus tard auréolé de trois Brennus (deux avec Toulouse et un avec Toulon) et quatre coupes d’Europe (en 2003 et 2005 sous le maillot toulousain, 2013 et 2015 avec les Varois). « J’ai adoré leurs coutumes, j’ai adoré leur culture et la mentalité, avec notamment les douze dialectes dans le vestiaire », retraçait-t-il, avouant même y avoir rencontré sa femme. Que le Français y fut appelé tantôt « die Franse » en Afrikaans, « isiFrentshi » en Xhosa ou « IsiFulentshi » par les Zoulous, Frédéric Michalak reste depuis son passage et pour longtemps le plus sud-africain des joueurs nés dans l'Hexagone.