FOCUS
Débarqué en 1992, Gary Whetton repart en 1994 de Castres avec le qualificatif de légende. Un Brennus remporté (1993), un pub à son nom situé sous la tribune Rui du stade Pierre-Fabre et le statut de pionnier des Néo-Zélandais à avoir remporté le bouclier. Le champion du monde 1987 (58 sélections avec les Blacks) a ainsi ouvert la voie à de nombreuses autres kiwis. Rien qu’à Castres, on dénombre 5 autres joueurs venus de Nouvelle-Zélande ayant remporté le titre suprême. Karena Wihongi, Saimone Taumoepeau, Daniel Kirkpatrick, David Smith, Alex Tulou seront d’illustres héritiers.
C’est un record. Avec Charlie Faumuina, le centre ayant joué au Stade Français de 1997 à 2003 est le Néo-Zélandais ayant brandi le plus de fois le bouclier*. 1998, 2000 et 2003, Cliff Mytton fut l’un des grands artisans de l’époque dorée des Parisiens. Arrivé en provenance de North Harbour, celui qui n’a jamais connu de sélection avec les All Blacks a tout de même gravé son nom dans l’histoire, celle du championnat de France.
*Cas particulier de Pita Ahki, natif d’Auckland ayant porté le maillot des All Blacks Seven mais jouant en équipe nationale des Tonga depuis 2023.
L’ASM et les Néo-Zélandais ont noué un lien particulier. Et pour cause, c’est avec des techniciens kiwis aux commandes que les Auvergnats ont brisé la malédiction des finales perdues. Mieux encore, avec Vern Cotter en 2010 et Jono Gibbes en 2017, les Clermontois ont décroché les deux seuls boucliers de Brennus de leur palmarès. Parmi les acteurs de ces belles épopées on peut citer Fritz Lee (ayant joué avec les All Blacks Seven) ou encore Kevin Senio (1 sélection) et Tasesa Lavea (international néo-zélandais à XIII).
Le club le plus titré de l’hexagone partage un point commun avec les Néo-Zélandais : la culture de la gagne. Ainsi, quand Lee Stensness a signé à Toulouse en 1998, l’ouvreur aux 8 sélections n’a pas tardé à s’adapter à la mentalité et la philosophie haut-garonnaise. Il remporte le Brennus en 1999 et 2001 avant de laisser sa place à des successeurs de renom : Byron Kelleher (sacré en 2008 et 2011), Luke McAlister (2012), Jerome Kaino (2019 et 2021) et Charlie Faumuina (2019, 2021 et 2023). Le plus titré de cette liste étant le centre Pita Ahki, quintuple vainqueur du bouclier. Natif d’Auckland et ayant porté le maillot des All Blacks Sevens, le trois-quarts toulousain est de facto le Néo-Zélandais détenteur du record de Brennus, cependant il défend depuis 2023 les couleurs des Tonga. Le Rouge et le Noir n’étant pas une exclusivité toulousaine, Carl Hayman (45 sélections) a également porté haut ces couleurs mais sous la tunique du RCT avec lequel il fut sacré en 2014 aux côtés de son compatriote Chris Masoe (20 sélections).
En 2009, Daniel Carter était champion de France avec l’USAP. Cependant, ce sacre avait un goût d’inachevé pour l’immense numéro 10 (112 sélections) car il avait été blessé une grande partie de la saison. De retour en TOP 14, après avoir conquis la coupe du monde en 2015, il se lance un ultime challenge avec le Racing 92. Bien entouré avec Joe Rokocoko (68 sélections) et Chris Masoe (20 sélections), le centurion de cette légion All Blacks va porter les Alto-séquannais jusqu’à la victoire finale. A l’issue de ce qui est considéré comme la plus grande finale de tous les temps, à Barcelone en 2016, les Racingmen s’imposent et Carter sort par la très grande porte.