Le 9 septembre 2011 s'ouvre la 7e Coupe du monde de rugby. Avant cet évènement, un autre –plus tragique- a frappé votre pays en août 2010. Avez-vous des nouvelles quant au tremblement qui a eu lieu à Christchurch ?
Ca a été un gros choc. Ma sœur vit à 20 kilomètres de l'épicentre. Le pays a l'habitude des tremblements de terre, mais la surprise est que celui-ci ait atteint Christchurch et pas Wellington. Il n'y a pas de blessés graves, ni de morts et c'est tant mieux. Tout le monde s'est retroussé les manches pour nettoyer les dégâts. C'est l'esprit néo-zélandais…
Votre pays va accueillir le monde du rugby, c'est un véritable évènement pour ce pays de 4 millions d'habitants.
Accueillir l'un des plus grands évènements mondiaux est un gros challenge pour nous. Au niveau des infrastructures d'abord. Le tourisme est développé chez nous, mais la Coupe du monde c'est plusieurs milliers de personnes. Mais je ne me fais pas de soucis non plus, car nous avons une tradition d'accueil. Les gens qui viendront trouveront un pays simple avec des paysages magnifiques et une ambiance extraordinaire car le rugby est une religion en Nouvelle-Zélande. Nous attendons le monde.
La Coupe du monde peut-elle échapper aux All Blacks ?
Tout le monde a le souvenir de 1987. Le rugby s'est développé depuis. Il a pris une dimension planétaire encore supérieure. Chez nous, le rugby est plus important que la politique ; et il offre plus de plaisirs aussi. Comme partout ! (Rires).
Un match de rugby ça dure 80 minutes, et il peut tout se passer pour les Blacks. Toutes les équipes vont arriver bien préparées, avec la volonté de faire du mieux possible.
La France fait-elle figure de « bête noire » des Blacks ?
Sincèrement, celui qui porte le maillot des Blacks s'en fout que ce soit la France ou une autre équipe en face. La France nous a battu deux fois en phase finale, mais l'Australie aussi et l'Angleterre une fois ! Les Blacks doivent plutôt penser à la manière de gagner en phase finale. Les deux essais inscrits en fin de rencontre contre l'Afrique du Sud dans le Tri-Nations montre que nous avons progressé à ce niveau-là.
Vous avez porté le maillot à 9 reprises…
C'est rien ! Je ne me considère pas comme une légende All Blacks. Il faut savoir résister à une pression énorme lorsqu'on enfile ce maillot. On endosse l'histoire du pays ! J'ai été sélectionné la première fois à 18 ans, j'ai fait 9 matchs qui ne se sont pas très bien passés. Ensuite, je suis parti en Angleterre, à Sale. J'ai eu besoin de sortir de cette pression. Les joueurs qui atteignent 30, 50, 60 sélections sont des très grands joueurs…au-delà d'être des internationaux.
Vous entraînez le Racing Métro 92, avez-vous fait connaissance avec le « French flair » ?
Sincèrement ? Je pense que le French Flair n'existe pas. C'est un mythe. Ca veut dire quoi le French Flair ? Le rugby moderne français a changé depuis 2000. Entre 2000 et 2004, les Anglais ont changé la façon de jouer dans l'hémisphère nord et les Bleus ont suivi le mouvement. C'est normal si on veut être au même niveau que les autres formations.
Vous serez dans votre pays pour assister à l'évènement ?
J'espère que non ! Si j'y suis, cela voudra dire que je ne suis pas à préparer la saison 2011-2012 avec le Racing !
Dans l'histoire rugbystique, vient se greffer la « grande Histoire » avec un match le 11 septembre 2011 entre les Etats-Unis et l'Irlande. Dix ans après l'attentat contre les Twin Towers. Pensez-vous que le sport puisse faire abstraction de ce type d'évènement ?
Je pense que cette journée-là aura un retentissement mondial. Cette attaque a été terrible, et a changé le monde moderne. Mais en Nouvelle-Zélande, pendant 80 minutes, il faudra juste voir un beau match de rugby.
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