Miroir Sprint du 27 Mai 1957 (coll. particulière : N. Lavallée)
F.C. LOURDAIS 16 - R.C. FRANCE 13
Les équipes
FC Lourdais :
P. Lacaze, M. Vannier, H. Rancoule, R. Martine, M. Prat, J. Tarricq, (o) A. Labazuy, (m) F. Labazuy, H. Domec, J. Barthe, J. Prat (cap.), L. Guinle, A. Lafont, J. Taillantou, P. Deslus, T. Manterola.
RC France :
M. Vannier, A. Chappuis, A. Marquesuzaa, C. Vignes, P. Conquet,o) P. Chaubet, m)G. Dufau (cap.), J. Brun, M. Crauste, F. Moncla, S. Grousset, M. Gri, M. Paillassa, J. Labèque, C. Bourbié.
Les points :
FCL : Rancoule (2), Domec, Barthe, essais ; A. Labazuy, Lacaze, transformations.
RCF : Gri, Vannier, essais ; Vannier, pénalité et 2 transformations.
Arbitre : Charles Durand
La finale de 1957 est demeurée dans les mémoires comme l'une des plus somptueuses : deux équipes, un rugby, une émotion, une indécision superbes ! Les Lourdais avaient difficilement écarté les Toulousains du Stade en demi-finale (9-0) et les Racingmen s'étaient vus préférés aux Graulhetois après un match nul (6-6 après prolongations) en vertu de l'étrange règle du bénéfice de l'âge, heureusement abolie plus tard. Sur la pelouse, seize internationaux en titre ou à venir avides de jouer au rugby dans l'esprit. Les Lourdans furent les plus vites en action : dès la 5e minute, Tarricq recentra parfaitement au pied et Rancoule, accouru de l'autre aile, reprit le ballon de volée pour un essai sous les poteaux qu'Antoine Labazuy ne transforma pourtant pas en mettant le cuir sur le poteau. Peu après l'omniprésent Domec, sur un mouvement similaire, se vit refuser un autre essai pour hors-jeu, mais se vengea bientôt après une récupération de l'aîné des Prat sur une maladresse de Chaubet : 8-0 à la 30e minute avec la transformation d'Antoine Labazuy qui rata ensuite plusieurs tirs tant placés que tombés.
Après la mi-temps, les Parisiens furent handicapés par la blessure à la tête de Labèque mais pouvaient compter sur l'appui du vent. Pourtant, dix minutes après la reprise, Barthe mit à profit une remise en jeu rapide de Rancoule à la touche pour un essai qui portait la marque à 11-0. A la 53e minute, les Racingmen inaugurèrent leur compte par un essai que Gri marqua en force et que Vannier compliqua de la transformation (11-5). Ils récidivèrent cinq minutes plus tard par leur arrière qui ponctua en but une course 50 mètres et transforma lui-même (11-10). D'excellent, le match devenait haletant. Les Lourdais durent modifier leur équipe. Antoine Labazuy, touché à une cheville, devint troisième ligne aile, Martine ouvreur Domec ailier. Pourtant, Martine perça et donna à Rancoule une balle d'essai transformée‚ par Lacaze (6-10). Quelques instants plus tard, Vannier réussit un superbe but de 51 mètres (16-13).
Les Racingmen jouèrent leur va-tout. A trois minutes de la fin, Antoine Labazuy récupéra miraculeusement une balle à suivre convoitée par les troisièmes lignes adverses et à l'ultime minute, Chaubet rata de peu une tentative de drop goal. C'est peu dire que les Lourdais n'avaient pas baigné dans la plus parfaite sérénité en fin de parcours pour tenir la victoire. Mais celle-ci n'était pas usurpée ; au contraire, elle ait rehaussée par la classe de l'adversaire !
Encyclopédie du rugby français, P. Lafond & J-P Bodis, éditions Dehedin.