par Pierre Lafond
1900. La Belle Epoque. C'est également la fondation du Sporting Club Agenais présidé par M. Bouzignac à qui succèdera M. Montier en 1903. Par sa fusion avec
l'US Agenais, société cycliste, le club prend le nom de Sporting Union Agenais : nous sommes en 1908.
Classé en 1ere série du comité du Périgord agenais, le SUA doit accepter la suprématie du CA Périgourdain et quelquefois de l'US Bergeracoise.
Après la Grande Guerre, le SUA s'installe dans ses meubles : le Stade Armandie. Avec l'arrivée du 3e ligne international Jean Boubée, il prend de l'envergure et
devient sans conteste le club phare du Comité. Nommé à Paris, Boubée est remplacé par le solide et rude Jean-Baptiste Bédère, grâce à qui
le Sporting va connaître ses premières heures de gloire.
La fusion, en 1928, avec l'AS des cheminots amène au club quelques puissants joueurs. Vainqueur de la Coupe du Mérite en 1929, le SUA parvient à décrocher le
Bouclier de Brennus en 1930 après une phase finale qui, en prolongation, voit un monumental drop de l'arrière Marius Guirol donner le titre à ses couleurs (4-0). Victoire
pleine d'émotion pour un XV qui, en demi-finale, a perdu son ailier Michel Pradié. Victime d'un placage « haut », le jeune agenais décède quelques
heures plus tard. Dans la semaine qui suit la finale, le Bouclier est présenté sur sa tombe par des Agenais en larmes.
Victoire dans le du Manoir en 1931
Vainqueur du challenge du Manoir en 1931, le SUA connaît une éclipse de quelques saisons. Il faut attendre 1939 pour le retrouver en demi-finale et se faire coiffer en fin de match par
les Catalans de l'USAP.
A nouveau la Guerre et fusion en 1941 avec Agen Sportif. Se lève alors une génération qui va permettre au Sporting de briller à nouveau au firmament du rugby
français. Sous l'impulsion du capitaine Claude Calbet et du 3e ligne Guy Basquet, le SUA fait un parcours sans faute et parvient en finale inter-zones après s'être
adjugé le titre de la zone Sud face à l'AS Montferrandaise.
Malheureusement privés de l'un de leur 2e ligne suspendu par un interdit du Gouvernement pris suite à une réclamation de l'ASM et du clan Michelin, les Agenais
s'inclinent devant l'Aviron Bayonnais (0-3). Ce n'est que partie remise. Le SUA s'arroge le titre dès 1945 en s'imposant face à un club amené
à faire parler de lui, le FC Lourdais (7-3). La formation Lot-et-garonnaise avait été renouvelée de moitié pour l'occasion.
Nouvelle finale pour Agen, en 1947, à Toulouse sur le terrain des Rouge et Noir et défaite devant le Stade toulousain (3-10) invaincu de la saison. Les ardeurs agenaises avaient
été douchées par un incident moyen survenu à la 24e minute. Supposant Basquet coupable d'un mauvais geste sur l'action stadiste, M. Sanchez, l'arbitre,
prend, à la légère, la décision d'exclure le 3e ligne international. Aussitôt ses coéquipiers menacent de quitter le terrain. Finalement, après
19 minutes d'interruption dues aux palabres et aux arguments spécieux, les Agenais acceptent un compromis : Basquet est expulsé temporairement jusqu'à la mi-temps puis
pourra reprendre le jeu. Il faut dire que le capitaine toulousain Barran, bien connu pour son sectarisme, n'avait pas facilité les choses. Les Agenais en furent meurtris.