Après avoir réalisé de gros travaux sur la tribune Ponceurs il y a deux ans, vous avez réattaqué cet été pour mettre le stade en conformité avec les exigences du TOP 14 ?
Oui, les dossiers se suivent et s'accélèrent ! En 2011, le projet de réfection de la tribune Ponceurs avaient été lancé, et fin 2012, début 2013, nous avons vu que nous étions biens au classement en PRO D2, et nous avons lancé une réflexion autour du stade, afin de bénéficier d'une capacité d'accueil et de prestation digne de la première division si nous y accédions.
Quels sont précisément les travaux qui ont été effectués ?
Il y a eu quatre chantiers. Le premier, porté par le club, a concerné la construction d'une nouvelle tribune principale Mathon, afin d'améliorer la capacité d'accueil du public, portant celle-ci à 1728 places assises et couvertes, des partenaires avec l'apparition de loges, mais également en respectant le cahier des charges TOP 14, avec un espace médias bien distinct.
Le deuxième, porté par les collectivités locales, a concerné la construction d'une nouvelle tribune Sud de 2.000 places couvertes. Le troisième a concerné l'aménagement du stade, avec un contour synthétique permettant l'évacuation de la neige, la mise aux normes de l'éclairage, la suppression de la piste d'athlétisme pour rapprocher le public du terrain, de nombreux travaux sur les énergies… Là encore, ce sont les collectivités locales qui ont porté le projet. Enfin, avec l'USO en maître d'œuvre, un espace évènementiel, avec notamment une boutique et un espace réception pour les joueurs a vu le jour durant les travaux.
Comment s'est déroulé le processus de réflexion autours de ce projet ?
Tout a été mené à l'initiative du club, avec le soutien de la communauté de commune d'Oyonnax. Tout cela en ayant une contrainte de taille, car nous avions l'obligation de conserver l'ancienne tribune Mathon, pour la simple et bonne raison que les vestiaires se situent en dessous de celle-ci. Or, avec le délai qui nous était imposé, nous ne pouvions pas rebâtir un nouveau bâtiment à cette place.
Aussi, nous avons donc supprimé la piste d'athlétisme, déplacé de quelques mètres l'aire de jeu en la rapprochant de la tribune Ponceurs, pour avoir un espace suffisamment confortable (17 mètres), pour ériger cette nouvelle tribune et permettre également au public d'être plus proche du terrain.
Quelles en sont les dates clés ?
Tout a débuté le 24 janvier 2013 avec le dépôt du permis de construire pour la tribune Mathon. Fin avril les travaux pour cette tribune ont débuté. Ensuite, fin mai, nous avons déposé le permis pour la tribune sud. Enfin, jusqu'au 19 août, les travaux ont été menés sur le site.
Il faut noter l'investissement de l'état et de ses services locaux, qui nous ont accompagné et conseillé pour que nous intégrions toutes les contraintes d'homologation possibles, afin qu'il n'y ait pas de surprises le jour de la dite homologation. Il y a eu trois réunions, en mai, le 30 juillet et le 19 août pour la fin du chantier.
Qui sont les acteurs clés de ce projet ?
Il y a eu des échanges initiaux avec Jean-Marc Manducher (Ndlr : le Président de l'USO), mais c'est moi qui en interne a mené ce projet de rénovation. Ensuite, il y a deux autres acteurs qui m'ont accompagné pour mener cette mission à bien. D'abord notre architecte, le cabinet Rebourg, puis un partenaire, l'entreprise de bâtiment Jacquet, qui m'a énormément conseillé sur les aspects techniques. Nous avons à nous trois mené la réflexion avant de laisser les entreprises qui ont réalisé les travaux entrer en piste.
Après il faut remercier les collectivités locales sans qui rien de tout cela n'aurait été possible. Elles ont été très réceptives à notre projet, car nous n'avions pas réellement de ligne budgétaire pour ces travaux, et sans leur accord et leur soutien, le nouveau Mathon n'aurait pas vu le jour. Bien évidemment, le club prend une partie du financement en charge, mais je ne pense pas que beaucoup de villes auraient fait ce que la communauté des communes a fait pour nous. Le département de l'Ain et la région Rhône Alpes ont également soutenu financièrement le projet d'agrandissement du stade.
Quelle est votre principale satisfaction dans les nouveautés apportées à Mathon ?
Au-delà de l'aspect visuel du stade, la grosse satisfaction vient du fait que nous sommes parvenus à tenir les délais. Après le match contre Béziers l'an passé (Ndlr : le 27 avril 2013 pour la J29, victoire 38-3), dès le lundi matin, les travaux débutaient. Il n'y avait pas de temps à perdre, c'était une course contre la montre, et je suis ravi que ce challenge ait été tenu.
Après, l'autre satisfaction est de voir un stade qui nous ressemble. C'est un stade à l'anglaise, avec beaucoup de proximité entre le public et les joueurs. C'est un ensemble homogène, cohérent, une unité de lieu, de rassemblement, et ça nous ressemble bien à Oyonnax.
Le premier match officiel c'est pour ce week-end face à Clermont… un peu de pression, d'excitation ?
Oui, même si l'inauguration aura lieu le 8 septembre pour la venue du Champion de France castrais, ce premier match dans le nouveau Mathon est très attendu ! Il y a beaucoup d'excitation car pour notre premier match en TOP 14 nous allons faire quasiment guichet fermé. Il n'y a déjà plus de places assises, nous n'allons faire que du pesage.
Mais il y a aussi de l'appréhension. Nous sommes gâtés, car pour nos débuts à la maison, nous affrontons Clermont, et nous avons Canal+, mais du coup, nous n'avons pas le droit de nous planter ! J'espère qu'il n'y aura pas d'accrocs, que tout se déroulera comme prévu, que tout fonctionnera, car nous n'avons pas pu nous tester sur un autre match. Il n'y a pas de balle à blanc, c'est un test à balles réelles !
Avez-vous déjà eu des questions, des retours, des attentes de la part des supporters, des partenaires, qui ont vu les travaux avancer ?
Il y a beaucoup d'attentes, car en trois semaines, nous avons vendus tous nos espaces loges. C'est une nouvelle prestation, et nous nous rendons bien compte que cela manquait à Oyonnax auparavant. Nous verrons en conditions réelles quels sont les retours, mais du côté des partenaires, nous avons régulièrement organisé des visites du chantier pour montrer l'évolution des travaux, et tous étaient ébahis de voir ce que nous étions capables de réaliser. J'espère maintenant que les prestations fournies seront à la hauteur de ce que nous avons vendu, mais c'est plus de notre partie.
Quels sont vos attentes par rapport ce nouveau stade ?
D'abord qu'il soit plein et que le public chante « Ici, ici, c'est Oyonnax ! », un chant que nous avons lancé il y quelques saison et qui est repris partout aujourd'hui. Ensuite que ce stade, plein, puisse porter notre équipe, qu'il y ait ici beaucoup de succès de l'USO, et que cela permette au club de se maintenir à la fin de la saison.