Présentation
Publié le 11/06/2015
Le 9 juin 2007, le Stade Français, alors épouvantail du rugby français depuis son retour dans l’élite 10 ans plus tôt, affrontait en finale une ASM en passe de le devenir. Cette rencontre marquait une sorte de passage de témoin, du moins constituait une page qui se tournait. En effet, les Parisiens, qui soulevaient ce soir-là le 13ème Brennus de l’histoire du club allaient par la suite connaître une période de vache maigre, alors que les Auvergnats allaient enchaîner quatre finales de rang, jusqu’en 2010, année du premier et seul Bouclier de Brennus du club.
Si Clermont est resté l’une des places forte du TOP 14 ces dernières saisons, avec plusieurs demi-finales nationales et deux finales continentales, il n’a pourtant plus atteint le Stade de France courant juin depuis cinq saisons. Aussi, son retour à ce niveau constituera un objectif incontournable, après avoir de nouveau échoué en Champions Cup il y a un peu plus d’un mois. Pour les Parisiens, même si une finale se joue pour être gagnée, la pression sera moins forte.
Car au terme de ses premières phases finales depuis 2009, le Stade Français va disputer sa première finale depuis huit ans. Un retour au premier plan jouissif pour un club qui a marqué le rugby moderne. Une renaissance rendue possible par une évolution saine et maîtrisée, basée sur la qualité et la fougue d’une jeunesse de très haut niveau, soutenue par des cadres à leur meilleur niveau et menée de main de maître par un staff qui aura su tirer le meilleur de cette association de générations.
Résultat, après avoir écarté le Racing-Métro 92 en match de barrage, et l’ogre toulonnais en demi-finales, les Parisiens arrivent gonflés à bloc et totalement libérés pour cette finale du 13 juin. La meilleure posture pour aller chercher le 14ème Brennus de l’histoire du club ? Peut-être pas, mais en tout cas confortable. Plus confortable assurément que pour l’ASM, qui doit l’emporter pour sauver sa saison. Car si Paris n’était pas programmé pour le titre au coup d’envoi de la saison, Clermont, comme lors des saisons précédentes, faisait figure de grandissime favori.
Mais après avoir connu son deuxième revers en finale de Coupe d’Europe en trois ans, Clermont n’a plus que ce rendez-vous pour ajouter une ligne à son palmarès. Un deuxième titre après celui de 2010 serait du meilleur effet, et la Place de Jaude s’enflammerait à coup sûr pour une nouvelle nuit de liesse. Reste que cette finale aura tous les atours du match piège. Comme Toulon une semaine plus tôt, l’ASM endossera le costume de favori, mais espère ne pas connaître la même mésaventure que le RCT, qui a dû faire face à la furia parisienne.
Peu de pistes au regard des matches de la saison régulière, les deux formations l’ayant largement emporté à domicile, 51-9 pour les Auvergnats à l’aller, 40-26 pour les Parisiens au retour. Mais est-ce si important ? Le Racing-Métro 92 et Toulon battu à deux reprises par Paris avant de s’incliner en phases finales, et Toulouse, qui a connu la même mésaventure face à Clermont avec trois revers cette saison diront que oui. Avec un succès de part et d’autre, c’est une merveilleuse belle qui s’offre aux deux clubs, avec le titre pour cerise sur le gâteau. Assisterons-nous à la 14ème levée de Bouclier des Parisiens ou la deuxième des Clermontois ? Réponse samedi après une rencontre que tout le monde espère endiablée.