Résumés
Publié le 17/06/2016
Si les matches de barrage avaient laissé tout le monde sur leur fin en termes de jeu et de spectacle, il y avait de fortes craintes d’assister à un spectacle identique à l’abord de ces demi-finales de Rennes. Mais s’il y eut autant d’intensité, voire encore plus qu’au tour précédent, cette première rencontre fut diamétralement opposée et plus qu’attrayante… elle fut simplement énorme !
Pour l’intensité, le KO d’Abendanon monté au plaquage sur Rokocoko ou le tampon monstrueux d’Ulugia sur Ben Arous témoignait à eux seul de l’ampleur des dégâts que pouvait infliger le spectacle du Roazhon Park. Pour le reste, il y eut de nombreuses, très nombreuses occasions de s’enflammer.
A l’image de sa saison, Clermont envoyait beaucoup de jeu mais semblait trop maladroit pour pouvoir conclure. Pour preuve, à la 19ème, l’ASM pensait bien avoir creusé l’écart sur une superbe action de Fofana, mais l’essai était justement refusé par M. Ruiz, en raison d’un en avant sur la dernière passe.
Que de jeu !
Une grosse frayeur pour les Franciliens, mais qui aura eu le mérite de les faire définitivement rentrer dans leur match, dans le sillage de Rococoko, très en jambe, mais surtout de Dulin, simplement intenable. A la 24èm, une énorme pression défensive du Racing 92, initiée par Chavancy, qui gagnait 30 mètres, permettait à Carter d’ajouter 3 points. A la 27ème, le Racing 92 encore à la manœuvre déchirait le rideau et inscrivait le premier essai du match pour s’envoler au score 16-3.
Redoutable sur les ballons de récupération et les contre, les Franciliens mettaient les Clermontois à la peine, mais il était dit que le leader de la phase préliminaire n’en resterait pas là. Après avoir réduit la marque par Parra, les Auvergnats pouvaient exulter juste avant la pause avec un essai de leur incontournable capitaine Damien Chouly, poussé dans l’en-but par la marée jaune. A 16-11 pour le Racing, la deuxième période s’annonçait très indécise…
… et elle le fut, mais toujours sur le même rythme. Dès l’entame, de deuxième période, Spedding posait les jalons de 40 minutes qui allaient encore être spectaculaires en déchirant le rideau défensif adverse suite à une feinte de passe d’école, pour amener les siens dans les 22 franciliens et permettre à Lopez d’inscrire trois, puis trois nouveaux pour prendre les commandes du match, 17-16.
Dès lors le jeu du chat et de la souris pouvait se poursuivre mais avec la manière, avec deux nouveaux essais, un de chaque côté. Rokocoko frappant en coin pour le Racing 92 sur une superbe percée après une attaque inversée, Fofana lui répondant sur une superbe combinaison et une percée de Rougerie. Juste après l’heure de jeu, les deux équipes étaient dos à dos 27-27. Petite accalmie dans les débats pour filer jusqu’au terme du temps règlementaire et prolonger le plaisir le temps d’une prolongation.
Le Racing 92 au bout du suspens
Un plaisir que ne boudait pas Scott Spedding et qui en rajoutait une couche à la 87ème minute, d’un coup de pied monumental de plus de 50 mètres. Une performance énorme après un match d’une telle intensité et dans un contexte aussi pesant. Et comme si cela n’était pas suffisant, le vétéran Brock James, entré en cours de jeu, faisait retentir un nouveau coup de tonnerre en claquant un drop de 50 mètres. La messe semblait dite, mais semblait seulement.
Après un plaquage dangereux de son troisième ligne Kolelishvili sur Ducalcon, l’ASM finissait le match en infériorité numérique et le payait cash. Installé dans le camp du Racing 92, les Clermontois se faisaient à nouveau contrer par Kruger qui mettait les cannes pour donner à Imhoff que les Auvergnats ne revoyaient que pointer dans leur en-but. Carter avait la transformation de la gagne au bout du pied, et le meilleur joueur du monde et recordman du nombre de points inscrits faisait parler son expérience et ses qualités pour envoyer les Ciel et Blanc au septième ciel.
D’habitude les demi-finales avaient tendance à être fermées. Cette première confrontation rennaise aura prouvé tout le contraire avec des relances, des percées, des essais, des joueurs avec du feu dans les jambes. Cerise sur le gâteau, il y eu du suspens, de l’incertitude et pour permettre à tout le monde de prendre encore plus de plaisir, une prolongation. Merci messieurs pour le spectacle offert. Bravo à Clermont pour son superbe parcours. Féliciations au Racing 92 qui vainc enfin le signe indien, et qui est le premier qualifié pour la finale dans le mythique camp Nou de Barcelone.