BRIVE-PARIS : entre ambitieux
L'équation est simple : Brive ne doit pas perdre pour rester dans la lutte au maintien, et Paris veut l'emporter pour rester dans la course aux phases finales. Les Stadistes du nord restent sur une victoire probante face à Biarritz (31-18). Brive a certes perdu à Toulon 22-16, mais les Corréziens sont restés costauds et auraient pu profiter des errements varois pour l'emporter. Les statistiques plaident nettement en faveur des Brivistes vainqueurs à l'aller dans la capitale 29 à 27, et victorieux des 3 dernières confrontations au stade Amédée-Domenech : 26-14 l'an passé, 26-11 en 2009 et 11-3 en 2008. Le CABC, épargné par le Tournoi des Six Nations, au contraire de Paris qui compte plusieurs joueurs sélectionnés, devra s'appuyer sur les points forts aperçus à Mayol : mobilité et rudesse. Si la réussite leur sourit, et que La Rochelle et Agen chutent à domicile face au Racing et à Toulon, ils pourraient se délester de la 13e place.
BOURGOIN-PERPIGNAN : l'honneur en jeu
Honneur : n.m. 1. Dignité morale. 2. Considération qui s'attache au mérite, à la vertu, au talent.
A chacune des deux équipes sa définition. Pour les Berjalliens, assurés d'être en PRO D2 l'an prochain, il s'agira bel et bien de défendre sa dignité, l'image de soi vis-à-vis de soi-même et des autres ; et pour les Catalans, le défi est de poursuivre sur la lancée et d'accrocher le CSBJ au tableau de chasse après Agen le 12 février. Dixième à 7 points des barrages, l'USAP peut conserver un espoir de s'offrir une nouvelle phase finale. Mais il leur faut décrocher le bonus offensif en Isère. Cela y serait une première, même si les joueurs de Jacques Brunel l'ont emporté 22-16 en 2008, et à 4 reprises lors des huit derniers matchs au stade Rajon, où ils ont été battus 17-6 l'an passé. Au match aller Bourgoin avait accroché le bonus défensif à Aimé-Giral, 27-20 en mettant 2 essais aux « Sankeor » et en encaissant deux.
CASTRES-MONTPELLIER : les Castrais n'ont pas le choix
Il y a quelques années, 5 pour être précis, les Héraultais mangeaient le gazon de Pierre-Antoine : 51-13 le 2 décembre 2006, et 52-28 le 7 janvier 2006. Mais depuis quelques semaines, Montpellier a les ambitions d'un champion et Castres celles d'avoir les mêmes ambitions ! Troisièmes après un franc succès face à Clermont, 29-9, les Héraultais comptent 5 points d'avance sur l'un des barragistes 2010 intraitable à domicile cette saison. Un succès et le CO reste en haut ; une défaite et la fin de championnat s'annonce difficile. A l'aller Montpellier l'a emporté assez nettement 23-12 mais, comme face à Clermont, ils devront faire sans leur ouvreur François Trinh-Duc tandis que le CO possède le maître artilleur Romain Teulet. Les Tarnais ont un calendrier plutôt favorable avec 4 matchs à domicile contre des concurrents directs : Montpellier, Clermont, Toulon puis Biarritz. L'occasion leur ait donnée de prendre là les points nécessaires à la poursuite de l'aventure. La balle est dans leur camp, à eux la relance !
CLERMONT-BAYONNE : pour se rassurer
L'ASM a besoin de points. Nettement battue à Montpellier, l'équipe auvergnate n'a pas le droit à l'erreur face à Bayonne. Mais le terrain du champion de France en titre est inviolé depuis assez longtemps pour que cela n'inquiète pas trop encore ses supporters. Au pied des volcans, les Bayonnais n'ont jamais pris moins de 27 points depuis que le rugby professionnel existe, et ils ne l'ont jamais emporté en 17 rencontres depuis le premier match d'après-guerre en 1947, 25-5. Mais à l'aller, les Basques ont gagné de deux petits points, 18-16. Ils ne doivent leur 7e place qu'à un différentiel inférieur concernant les points bonus (4 contre 9) sans lesquels ils seraient 4e ex-aequo avec Toulon ! Il reste 7 journées à disputer et l'Aviron pourrait se mordre les doigts de ne pas avoir été assez tranchant lors de certaines rencontres, ou d'avoir laissé des adversaires prendre quelques miettes à Jean-Dauger.
LA ROCHELLE-RACING METRO : les Rochelais peuvent le faire
Que le Métro se méfie, La Rochelle est une équipe qui joue sans complexe. Difficile d'en avoir lorsqu'on est promu de PRO D2, et qu'on a toujours privilégié la circulation du ballon à un « catenaccio » fermant les velléités offensives. D'autant que si le match aller a ressemblé à une formalité pour les Ciel et Blanc, 43-18, le déplacement en terre atlantique n'a jamais été de tout repos pour les hommes de Pierre Berbizier : défaite 22-11 en 2009, 23-11 et 22-5 en 2006 pour une seule victoire : 12-11 en 2007. Même privés de joueurs majeurs, les Racingmen semblent armés pour prendre le vaisseau rochelais. Mais les locaux restent sur 4 journées probantes avec seulement deux courtes défaites (12-9 à Toulon, et 22-19 à domicile face à Toulouse), un match nul contre Paris et une large victoire (44-14 à Bourgoin).
TOULOUSE-BIARRITZ : un crunch à la Française
Choc de Titans entre deux des 5 derniers champions de France, et grands d'Europe. Sans les internationaux retenus pour les tournois des VI Nations, Toulouse-Biarritz reste une affiche alléchante. Le Stade y est invaincu contre Biarritz depuis le 15 mai 2001, défaite 30-24 alors, et les Basques n'y ont pas inscrit plus de 6 points lors des 4 dernières rencontres : 23-3 la saison passée, 20-6, 12-6 et 20-3 les précédentes. Les Toulousains doivent faire sans leurs trois meilleurs marqueurs : Maxime Médard (13 essais), William Servat (6) et Vincent Clerc (5) pendant que les Basques sont privés de leur buteur, Dimitri Yachvili (176 points). Mais, à La Rochelle, Frédéric Michalak a parfaitement rempli son rôle de remplaçant de luxe en inscrivant 1 transformation, 2 pénalités et un drop pendant que Rupeni Caucaunibuca suppléait aux absences des marqueurs habituels en aplatissant à la 19e minute.
AGEN-TOULON : les Varois doivent rester sérieux
Solides et quasiment impériaux face aux grosses cylindrées hexagonales et européennes, les Toulonnais semblent manquer de concentration contre les équipes moins rutilantes. Pour preuve la prestation en demi-teinte face à Brive le week-end dernier. Les Corréziens auraient pu l'emporter contre des Toulonnais brouillons. Certes « Captain Joe » était en costume, et « Jonny be God » portait le maillot anglais, mais il serait dommage que le jeu toulonnais ne reposât que sur ces deux atouts cœurs ! Surtout qu'Agen n'est pas un perdreau de l'année, et que l'équipe compte bien profiter des lacunes toulonnaises. Les deux dernières confrontations sonnent comme des KO pour un « ercété » qui les aura sans doute inscrites sur le tableau noir de la motivation : deux cinglantes défaites en 2005 et 2007, 33-0 et 30-0. Ce qui fait un score moyen de 63-0 en faveur des Bleus et Blancs…le temps a passé, les ambitions ne sont pas les mêmes et le favori logique est bien le RCT. Mais gare, après Agen, il faudra voyager à Clermont, Castres et Montpellier autres équipes à se disputer une place en phase finale. Une victoire à Agen ôterait bien des doutes aux hommes du duo Saint-André-Hueber…