La saison 2009-2010 a été celle de toutes les galères pour le CS Bourgoin-Jallieu : problèmes financiers, lutte acharnée pour le maintien en TOP 14 Orange… Même si tout n'est pas entièrement réglé en coulisses, la confiance revient peu à peu en Isère. A l'image de leur co-entraineur, les Berjalliens vont encore mettre du cœur à l'ouvrage cette saison, à défaut d'y mettre des moyens financiers.
Comment s'est passée la reprise ?
On a effectué une bonne reprise, avec deux matchs amicaux encourageants. On a certes perdu deux fois, et assez largement à chaque fois, mais on a joué contre le Champion de France puis contre le Champion d'Europe ! Il y a eu du bon et du moins bon, et l'écart avec ces deux gros s'est un peu réduit au fil des matchs.
Malheureusement, nous avons eu à déplorer beaucoup de blessés, une douzaine d'hommes sur le flanc. On a dû annuler le match amical face à Grenoble à cause de cela, on n'a pas pu faire tourner l'effectif comme nous l'espérions. Mais on fera un point rapide sur les blessés, et nous aurons une équipe compétitive pour défier le Stade Français en ouverture du championnat.
Comment vivez-vous les remous permanents au sein du club ?
Cette année, ça a été moins dur à vivre que l'année passée. Les dirigeants ont bouché un trou important l'an passé, donc lorsqu'ils nous ont garanti que tout le monde pourrait avoir sa licence cette saison, on leur a fait confiance. Et nous avons eu raison, puisque tout l'effectif pourra porter le maillot du CSBJ. Franchement, je suis bien moins inquiet que l'an dernier à la même époque.
Malgré vos difficultés, nombreux sont ceux qui n'hésitent pas à vous donner un coup de main, notamment les joueurs expatriés. Comment analysez-vous ce soutien ?
Il n'y a qu'à regarder le XV de France, et le nombre d'anciens Berjalliens qui la composent : le club a une image extrêmement forte, notamment en termes de formation. Voyez tous les témoignages de sympathie que nous recevons, c'est grâce à notre formation que nous les devons ! Lors des matchs amicaux, nous avons aligné un cinq de devant d'une moyenne d'âge de 22 ans. C'est une exception dans le rugby actuel, où l'on privilégie l'expérience, quitte à prendre des joueurs étrangers.
Parlez-nous du recrutement de Bourgoin.
Il a été très tardif, comme vous pouvez l'imaginer, à cause de la situation du club et du manque de liquidités. On ne peut pas, contrairement à des équipes fortes financièrement, de se tromper : on doit viser juste à chaque fois. On a donc renforcé le groupe avec des joueurs possédant des qualités que nous n'avions pas jusque-là : Silvère Tian, par exemple, est très efficace en contre-attaque, alors que Nemani Nadolo a d'excellents appuis. Maintenant, il faut que la mayonnaise prenne.
Nous parlions de formation tout à l'heure, quels jeunes joueurs peuvent se révéler cette saison ?
Ils sont quelques-uns, à mon avis, qui peuvent exploser cette saison dans nos rangs. Il y a par exemple Vincent Pello, jeune pilier, ou encore Albin Louchard au poste de talonneur, Alexandre Dumoulin au centre, Maël Moinot à l'arrière…
Comment jugez-vous le niveau du TOP 14 Orange ?
De plus en plus relevé ! La preuve : la saison dernière, nous avons gagné un match de plus que le Stade Français, mais ils ont fini 3 places devant nous (Bourgoin a terminé 11ème, Paris 8ème). La distribution des points reste à peu près la même : les favoris prennent plus de la moitié des points, mais c'est surtout l'écart entre la septième et la treizième place qui est devenu extrêmement faible. A une victoire près, le classement peut rapidement changer.
Les favoris sont connus, mais une équipe peut-elle créer la surprise ?
Le problème, c'est que des grosses cotes, il n'y en a plus vraiment… Je vois bien Castres confirmer leur bonne saison passée. Sinon, Bayonne, au vu de leur effectif, peut jouer les trouble-fêtes.
..