Phase finale
Publié le 28/06/2024
Dès le coup d’envoi, la montée agressive de Louis Bielle-Biarey et l’offensive bordelo-béglaise en suivant laissaient penser que ce premier acte serait équilibré. Equilibré entre l’expérience toulousaine et la fougue girondine, une balance qui a pourtant très rapidement basculé en faveur des Rouge et Noir. Plus forts dans le combat, plus précis dans les passes et porté par un immense Antoine Dupont, Toulouse a débloqué le compteur à la 7e minute. 7-0 après un départ au ras du demi de mêlée international puis l’UBB a réduit l’écart grâce à la botte de Lucu. Court moment de répit pour les hommes de Yannick Bru qui ont ensuite subi coup sur coup les rafales adverses. Tout d’abord par Mauvaka, en bordure et placé sur l’aile à la 21e (15-3) avant l’un des chefs-d’œuvre de ces 40 premières minutes. Une combinaison récitée par Mauvaka, très actif une fois de plus, qui était relayé par Mallia. L’Argentin servait alors Dupont et ce dernier tapait un coup de pied par-dessus savamment dosé. Il récupérait la balle et faisait tomber le ciel de Marseille sur la tête des Bordelo-Béglais hagards quand il fallait rentrer aux vestiaires sur le score de 22-3.
Un record de points marqués
Comme au début de la rencontre, l’entame de l’UBB était porteuse d’espoir. Cependant les attaques qui étaient tentées se révélaient stériles. Impossible de franchir l’épais rideau défensif haut-garonnais. A ce jeu-là, les Girondins tenaient 15 minutes avant de définitivement exploser encaissant 6 essais supplémentaires. Le festival offensif initié dans le premier acte était relancé par Ramos (64e) puis suivait Marchand (68e), Kinghorn (71e), de nouveau Ramos (75e), Ainuu (79e) et enfin Capuozzo (80e). Le tableau d’affichage du stade Vélodrome finissait par afficher un cinglant 59-3, score record pour célébrer le 23e bouclier de l’histoire du Stade Toulousain.
Si vous avez déjà regardé des combats de boxe, vous avez certainement pu observer ce moment. L’un des combattants est sauvé par le gong avant de retourner dans son coin, complétement groggy. A la reprise, touché, il finit forcément par s’incliner lors des rounds suivants. On peut résumer l’essai d’Antoine Dupont à la 24e minute de cette façon. Déjà dans les cordes, l’UBB a pris un sacré coup au moral quand le demi de mêlée international était à la conclusion d’une attaque grandiose. Mauvaka combinait avec Mallia à la suite d’une touche puis Dupont tapait parfaitement dans l’axe avant de griller la priorité aux défenseurs et de marquer entre les perches. Ce 3e essai a porté la marque à 22-3, derrière les Girondins n’ont plus été en capacité de se révolter.
La deuxième finale délocalisée de l’histoire du TOP14 a été un succès. Après Barcelone en 2016, Marseille a accueilli le match pour le Brennus et l’a fait avec brio. Décor de rêve, météo clémente et tribunes pleines à craquer. C’est au beau milieu de ce théâtre de premier choix que Toulouse a livré une finale qui restera, malgré la physionomie à sens unique, longtemps gravé dans les mémoires.
Yannick Bru (Manager de l'UBB) :
A la mi temps on a dit aux joueurs que ce n'était pas nous, que nous étions méconnaissables. On accepte le camouflet… On est très envieux de ce que Toulouse a proposé aujourd'hui. Ça doit être un moteur pour la suite. On a été surclassés, on a pas été invités aujourd'hui. Il y a 20 points de trop c'est clair. Je pense qu'on sera meilleurs l année prochaine. On est tout simplement moins bon que le Stade Toulousain. Je veux pas que ça ternisse tout ce que les joueurs ont fait de bien cette année. La claque d'aujourd'hui doit être un moteur pour démarrer demain. C est une leçon pour le futur.
Ugo Mola (Manager du Stade Toulousain) :
Une saison assez remarquable. Evidement quand on gagne c est agréable mais le processus est important également. On fait une saison en battant les meilleurs, on va essayer de savourer les 2-3 jours qui arrivent. Le seul plaisir qu'on prend c est de gagner ce n'est pas l'ampleur du score. Maintenant on va se fixer des petits challenges en interne pour continuer à progresser.