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Un Tournoi, aucune certitude






1. ANGLETERRE : 8 points, 4 victoires, 1 défaite, 132 points pour, 81 points contre

Galles-Angleterre : 19-26

Angleterre-Italie : 59-13

Angleterre-France : 17-9

Angleterre-Ecosse : 22-16

Irlande-Angleterre : 24-8





L'Angleterre a remporté le Tournoi des VI Nations, c'est un fait. Mais elle n'a pas décroché le 13e grand Chelem de son histoire. La faute au XV du Trèfle qui n'a pas porté chance aux hommes de Martin Johnson. Victorieux de 7 points face au pays de Galles 19-26 à l'issue d'une rencontre bien négociée en terre étrangère, le XV de la Rose avait semblé impérial en infligeant une correction 59-13 à l'Italie. Jusqu'alors, et même après la France (17-9) dans une rencontre où ils auraient mérité au moins un carton jaune -mais aussi de se voir accorder deux essais- les champions du monde 2003 semblaient invincibles, donnant même le sentiment de dominer largement l'Hémisphère nord. Oui mais voilà, difficiles vainqueurs de l'Ecosse pas passée loin de l'exploit à Twickenham, avant de chuter à l'Aviva stadium de Dublin où l'Irlande avait à cœur de remporter son premier match face aux sujets de sa Majesté, les Anglais ne terminent pas le Tournoi aussi fringants que l'on aurait pu croire.

On notera surtout que cette équipe a bien du mal à sortir de son schéma de jeu et à s'adapter à son adversaire. Contrés par l'Ecosse et étouffés par les Irlandais, ils ont vu leurs forces vives, Ashton en tête, incapables de faire basculer le match. Face à une défense bien en place, et une équipe capable de relever le défi physique, l'Angleterre a semblé limitée dans ses possibilités tactiques et stratégiques.

Mais l'expérience des grands évènements, et la mentalité anglo-saxonne les fera arriver en forme lors du Mondial néo-zélandais. Les Blancs remportent leur 36e tournoi (en 115 participations) mais courent toujours depuis 1996 après un grand Chelem. Pour l'anecdote, c'est la quatrième année d'une Coupe du monde que les Anglais remportent le Tournoi, après 1991, 1995 et 2003. Ces années-là les Anglais sont allés à chaque fois en demi, et deux fois en finale (1991 et 2003).





2. FRANCE : 6 points, 3 victoires, 2 défaites, 117 points pour, 91 points contre


France-Ecosse : 34-21

Irlande-France : 22-25

Angleterre-France : 17-9

Italie-France : 22-21

France-Galles : 28-9





L'équipe de France a été battue par l'Italie. C'est une première dans le Tournoi, les Bleus ayant déjà été battus par la Squadra Azzura en 1997 à Grenoble : 40-32. Trente-trois matchs, deux défaites dont celle de 2011 difficile à accepter après un début de Tournoi mi-figue mi-raisin, mais dans lequel on soupçonnait difficilement le XV de France pouvoir être défait à Rome. Au vue de la rencontre, la victoire italienne est logique tant les hommes de Marc Lièvremont ont été absents dans le combat collectif, mais surtout individuel avec une carence de plaquages positifs. L'entraîneur français aura peu apprécié la plaisanterie de ses joueurs.

Ceux-ci se sont repris lors du dernier opus contre le pays de Galles avec une victoire assez large, 28-9 et deux essais de Lionel Nallet qui ont prouvé la volonté des avants, sur cette rencontre, d'aller plus loin dans le combat. Difficile de faire des plans en vue de la Coupe du monde tant l'histoire a démontré qu'une contre-performance en mars pouvait déboucher sur un Mondial de haute volée comme en 1999. La France termine alors à la dernière position avec un succès à la 79e minute contre l'Irlande 10-9 puis 3 défaites. Quelques mois après, la Nouvelle-Zélande inflige une correction aux Français, 54-7.

Médiatiquement, le temps est alors à la remise en cause totale du duo Skrela-Villepreux. Ceux-ci appelleront en Coupe du monde 14 joueurs absents lors du tournoi et pas des moindres avec notamment Christophe Lamaison, Fabien Galthié ou encore Marc Lièvremont. Les Français iront en finale…

En 2007, les Bleus font le grand Chelem mais échouent en demi-finale face aux Anglais battus à deux reprises quelques semaines avant en match de préparation. Vingt ans plus tôt, après un Chelem ils avaient atteint la finale.

Cet été, les Français passeront plus de deux mois ensemble avant de débuter la coupe du Monde. Dix semaines pour construire le bagage technique du XV tricolore. L'aventure sera humaine aussi. L'encadrement devrait pouvoir s'appuyer sur les ressources ayant permis de surmonter la contre-performance transalpine. Il est des défaites qui, espère t-on, annoncent des victoires…


3. IRLANDE : 6 points, 4 victoires, 2 défaites, 93 points pour, 81 points contre


Italie-Irlande : 11-13

Irlande-France : 22-25

Ecosse-Irlande : 18-21

Galles-Irlande : 19-13

Irlande-Angleterre : 24-8



Ce dont les supporters irlandais peuvent être certains c'est que leur équipe a des tripes. Battus à deux reprises pour leurs deux premiers matchs dans leur nouveau, et superbe, stade de l'Aviva, les Irlandais ont terminé le Tournoi 2011 sur un coup de maître. Surmotivés à l'idée de pouvoir remporter leur premier match dans leur nouvelle enceinte face aux Anglais, et de les empêcher de réaliser le grand Chelem, les Verts se sont offerts ce bon plaisir. Difficiles vainqueurs de l'Italie à Rome 13-11, puis de l'Ecosse à Edimbourg 21-18, les Irlandais permettent une bonne intégration de leurs jeunes joueurs aux côtés d'anciens toujours fringants comme Ronan O'Gara et Brian O'Dirscoll qui conservent de beaux restes. L'Irlande est en forme à quelques mois de la coupe du Monde. Chelemard en 2009, le XV au Trèfle a réussi un bon Tournoi lors des deux dernières années de coupe du Monde en finissant deuxième en 2003 et en 2007.

En Nouvelle-Zélande, ils retrouveront l'Italie dans leur groupe avec l'Australie, la Russie et les Etats-Unis. Ils disputeront la deuxième place du groupe à la Squadra. Au mois d'août, l'Irlande affrontera la France dans une double confrontation qui permettra aux deux formations de s'étalonner. Jamie Heaslip a confirmé ce qu'il avait montré en 2009, notamment devant Clément Poitrenaud, tandis qu'O'Driscoll est devenu le meilleur marqueur de l'histoire du Tournoi avec 25 essais. Victorieux des sud-Africains lors de la tournée de novembre, les Irlandais possèdent de bons atouts. Ils ont retrouvé leur « Fighting spirit » en montrant les limites du XV de la Rose. Ce qui, en Irlande, quelques jours après la Saint-Patrick patron de la nation, est de nature à faire voir la vie en vert…



4. PAYS DE GALLES : 6 points, 4 victoires, 2 défaites, 95 points pour, 89 points contre


Galles-Angleterre : 19-26

Ecosse-Galles : 6-24

Italie-Galles : 16-24

Galles-Irlande : 19-13

France-Galles : 28-9



Les Gallois ont fait trembler les Anglais. Ces derniers, sèchement battus en Irlande 24 à 8, pouvaient partager la première place au XV du dragon en cas de succès de ceux-ci au stade de France. Mais les Bleus avaient un compte à régler avec eux-mêmes, et les Rouges ne partageront pas un 36e succès dans la compétition. Inégal, le XV gallois a tout de même su accrocher les Anglais lors du premier match 19-26. Un gros succès en Ecosse 24-6 avant une courte victoire en Italie 24-16, et un succès ric et rac face à l'Irlande à domicile, 19-13. _ Impériaux en 2005 et 2008 avec deux grands Chelems faits d'un jeu vif et d'arrières rapides et adroits, les Gallois ont semblé cette saison redevenir une nation moyenne. Pis, son jeu ressemble à ce qu'il pouvait être avant les années 2000 avec un manque de vitesse et d'originalité plutôt flagrants. En Coupe du monde les Gallois seront opposés à l'Afrique du Sud, Samoa, Fidji et la Namibie. _ La deuxième place promise derrière les Springboks sera difficile à décrocher face à des îliens capables, eux, d'emballer un match. Dès que le jeu s'accélère, le pays de Galles n'est plus là, même si les Français peuvent remercier François Trinh-Duc sur l'une des seules vraies attaques des visiteurs.

Quatrièmes pour la troisième année consécutive, les Gallois peuvent s'appuyer sur James Hook capable de les ramener au score. Warren Gatland a de quoi travailler. Mais attention, le pays de Galles reste une équipe dangereuse avec des centres et des ailiers qui peuvent toujours faire mal. Il leur manque parfois de bons ballons d'attaque. Jusqu'à quand ?



5. ECOSSE : 2 points, 1 victoire, 4 défaites, 82 points pour, 105 points contre.


France-Ecosse : 34-21

Ecosse-Galles : 6-24

Ecosse-Irlande : 18-21

Angleterre-Ecosse : 22-16

Ecosse-Italie : 21-8



Les Ecossais peuvent remercier l'IRB d'avoir intégré l'Italie dans le Tournoi en 2000. Sans la présence des Transalpins, le XV au chardon serait dernier pour la septième fois en 12 tournois ! Mais les Ecossais ont montré de bonnes choses dans ce Tournoi 2011 en accrochant l'Irlande et l'Angleterre, et en sachant battre l'Italie pour éviter la « cuillère de bois », synonyme d'une 5e défaite de rang.

Rugbystiquement, l'Ecosse reste dangereuse mais de manière trop intermittente pour être réellement compétitive en septembre face à l'Angleterre et l'Argentine, qui devraient se partager les 2 premières places à l'issue de la phase de poules. Physiquement, l'Ecosse semble aussi limitée pour lutter face aux grosses formations. Côté révélation, le géant Richie Gray (22 ans) avec ses 2,04 mètres et ses 120 kilos a causé bien des problèmes à la France et aux autres formations. Pour son premier tournoi et ses premières sélections, le deuxième ligne de Glasgow peut être le joueur qui apportera la puissance qui manque.

Mais il est toujours dangereux, et surtout improductif, de ne se reposer que sur un joueur pour faire des performances. A plus de 100 sélections, le « vieux » Chris Paterson a réaffirmé son retour au plus haut-niveau à 33 ans en livrant une bonne copie face aux Italiens. Le dernier succès de l'Ecosse dans la compétition remonte à 1999, et le dernier grand Chelem date de 1990 !



6. ITALIE : 2 points, 1 victoire, 4 défaites, 70 points pour, 138 contre


Italie-Irlande : 11-13

Angleterre-Italie : 59-13

Italie-Galles : 16-24

Italie-France : 22-21

Ecosse-Italie : 21-8



Malgré leur dernière place, les Italiens ont justifié leur présence dans cette compétition, et ce Tournoi 2011 semble peu cher payé tant les Azzuri ont été vaillants. Face à l'Irlande dès la première journée avec une défaite en toute fin de match 11 à 13. Mais surtout, l'Italie a battu la France dans un match que Nick Mallett avait parfaitement bien préparé, comme à son habitude. Fin connaisseur du rugby français après être passé par le club house de Saint-Claude, et le banc du Stade Français, le Sud-Africain a de vraies valeurs sur lesquelles s'appuyer pour tenter de réaliser un exploit face à l'Irlande au Mondial, tant les Australiens devraient leur être supérieurs.

L'Italie souffre d'un buteur régulier. Le temps est loin où Diego Domingez évitait aux Italiens de prendre la marée à chaque rencontre, et Bergamasco ne devrait sans doute jamais égaler les 998 points de l'Italo-Argentin en équipe nationale. Contre l'Angleterre, les Italiens ont pu mesurer le chemin à parcourir avant d'envisager, un jour, quitter les trois dernières places du classement dans le Tournoi.

Ils peuvent regretter de ne pas avoir mis la même intensité que contre les Bleus face à l'Ecosse, une nation qu'ils ont déjà battue par le passé. La seconde mi-temps à Edimbourg aura sonné le glas des espoirs des visiteurs de s'offrir un deuxième succès.

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