Si le XV de France va lancer sa campagne européenne ce samedi après-midi à partir de 15h25, il va également ouvrir le bal de la grand-messe du rugby du vieux continent ! En effet, ce match d’ouverture face à l’Italie va donner le coup d’envoi de la 122ème édition de la compétition, de la 17ème mouture à six équipes.
Et autant dire que les centres d’intérêts sont nombreux ! Sans chauvinisme aucun, débutons par le XV de France en quête de rachat. A la recherche de leur premier titre depuis 2010, les Bleus voudront surtout tourner la page de l’ère Saint-André et oublier la déroute en quarts de la dernière Coupe du Monde face aux Blacks (13-62). Pas évident pour les nouveaux capitaines du bateau tricolore, Guy Noves, véritable institution du ballon ovale en France, mais qui doit repartir de très loin.
Faire table rase des quatre dernières saisons en redonnant aux Français le goût d’un jeu qu’ils ont si souvent animé. Redonner confiance au peuple de France et lui refaire aimer son équipe nationale. Réussir le passage de témoin entre plusieurs générations… l’une emblématique, incarnée par l’indéboulonnable capitaine Thierry Dusautoir, qui vient de tirer sa révérence… l’autre, avec des joueurs déjà installés mais en plein doute et qui feront figure de cadres… la dernière, arrivant sur la pointe des pieds mais devant s’exprimer rapidement…
La France et l’Angleterre à la croisée des chemins
Non, ce ne sera pas une sinécure ! Mais gageons que le toulousain de souche saura trouver des solutions. On ne reste pas à la tête d’un des plus grands clubs européens durant 22 ans sans raisons. On ne remporte pas avec lui quatre titres continentaux et 10 nationaux sans compétences. On ne fait pas exploser des joueurs au plus haut niveau sans flair. Certes, cette nouvelle aventure est tout autre, mais l’homme a les ressources pour parvenir à ses fins, et avec Guilhem Guirado, qui récupère le brassard, un lieutenant digne de confiance.
Rendez-vous est pris pour ce match d’ouverture, toujours piège, face à des Transalpins qui ont pris de bien mauvaises habitudes face à la France ces dernières saisons, et qui espèrent faire un nouveau coup face aux Bleus à Saint-Denis. D’autant qu’il s’agira du dernier Tournoi sous les ordres de Jacques Brunel, et que si le technicien espère permettre à ses ouilles de franchir un cap à cette occasion, ces dernières rêvent de lui offrir une belle sortie. Mais avec un groupe décimé, cela s’annonce d’ores et déjà très compliqué.
Autre équipe dans la même situation que la France, et pas des moindres, l’Angleterre. Eliminée dès les phases de poule de « SA » coupe du Monde, le XV de la Rose a beaucoup à se faire pardonner. Pour cela, la Fédération a donné les rênes de l’équipe à l’Australien Eddie Jones, qui peut déjà se targuer d’avoir signé un exploit, celui d’être le premier entraîneur étranger des hommes en blanc.
L’Irlande en quête d’histoire
Un exploit dont les Sujets de Sa Majesté se moquent bien, eux qui attendent surtout de voir leur équipe se faire pardonner, et pourquoi pas, ramener le premier trophée depuis 2011. Pour se faire, le Wallaby a fait des choix forts, en appelant sept novices pour débuter la compétition, et en rappelant des joueurs de caractère, écartés pour cette raison par Lancaster, et donnant même le brassard à Dylan Hartley, l’enfant terrible de Northampton… à voir si l’électrochoc sera payant.
On en oublierait presque le double tenant du titre l’Irlande, qui va également devoir se retrousser les manches. Si le staff est toujours en place, c’est une page qui s’est tournée pour la Verte Erin. Après O'Driscoll, c'est O'Connell qui a quitté le navire, un deuxième cadre en deux ans, et c’est un peu de l'âme de la Verte Erin qui s’est envolée. Les talents sont toujours présents, mais la Coupe du Monde, maîtrisée en phase de poule mais marquée par une déroute en quarts face à l’Argentine (20-43), aura peut-être fait du mal.
C’est dans l’inconnu, mais non sans ambitions, que le XV du trèfle va aborder son parcours, avec en ligne de mire un objectif majuscule, celui de réussir le triplé historique. Depuis que la compétition compte six équipes (2000), personne n’est parvenu à le faire. L’Angleterre, sacrée en 2000 et 2001 s’est cassée les dents en 2002, comme la France en 2008 après ses sacres de 2006 et 2007 ou le Pays de Galles en 2014, vainqueur en 2012 et 2013. Au tour des Irlandais de tenter ce pari fou !
Les Gallois et les Ecossais sur leur lancée ?
Côté Pays de Galles, l’ambiance est à l’espoir. Essoufflé après sa suprématie il y a trois et ans, le XV du Poireau s’est parfaitement en selle lors du mondial anglais, d’abord en phase de poule en faisant jeu égal avec l’Australie et en éliminant le pays hôte, en quarts ensuite où il frôla l’exploit face à l’Afrique du Sud (19-23). Résultat, malgré un flou artistique ces dernières saisons, le Pays de Galles pointe à la quatrième place mondial, à la premier européenne… reste à le confirmer.
Dernier participant, la toujours énigmatique Ecosse. Cuillère de bois Cuillère de bois lors de la dernière édition, la formation de Vern Cotter ne part évidemment pas avec la faveur des pronostics malgré des joueurs de talent. Méfiance toutefois, car elle semble plus que jamais capable de jouer les troubles fêtes. Le bon parcours en Coupe du Monde où les Ecossais ont plus que frôlé l'exploit en quarts face l'Australie (34-35), le confirme, et constitue une promesse énorme. Mais le XV du chardon a tellement eu de mal à confirmer ses aptitudes par le passé qu'il est très difficile de le situer à ce jour.
Quoiqu’il en soit, la mythique compétition reprend ses droits ce week-end durant un mois et demi. Avec elle, cette atmosphère si particulière, ses surprises, ses exploits, ses incertitudes, ses émotions. Rendez-vous samedi dès 15h25 pour le début des hostilités avec un pétillant France – Italie, suivi par un explosif Ecosse – Angleterre, et un savoureux Irlande - Pays de Galles le lendemain. Bon Tournoi et allez les Bleus !
Le programme de la première journée
Samedi 6 février
15h25 – France – Italie
17h50 – Ecosse – Angleterre
Dimanche 7 février
16h – Irlande – Pays de Galles