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VI Nations, J1 - Yann Delaigue : « Du rythme et de l’ambition »

VI Nations, J1 - Yann Delaigue : « Du rythme et de l’ambition »

Publié le 06/02/2015

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A l'image de Teddy Thomas face à l'Australie en novembre, les Bleus doivent montrer de l'envie et de l'ambition. (Crédit photo : Presse Sports)

Le Tournoi débute ce week-end, avant de parler de la France, que vous inspire cette compétition mythique ?

Pour moi, cela m'inspire énormément de vieux et de bons souvenirs, lorsque j'allais par exemple voir les matches des V Nations, à l'époque, avec mon père qui était joueur également. Après ce sont les souvenirs des épopées des années 80 et des joueurs qui m'ont marqués comme Rives, puis l'arrivée des Sella ou des Codorniou.

Jusqu'en 1987, il n'y avait pas encore de Coupe du Monde, donc le tournoi était pour nous le grand rendez-vous international, et même encore aujourd'hui, c'est un truc à part. C'est une compétition mythique, un rêve de gosse, et quand comme moi, on a eu la chance de le disputer, ce sont tous ces souvenirs qui refont surface.




Comment sentez-vous cette équipe de France à l'abord de l'édition 2015, au regard de la tournée d'été manquée, de la réaction en dent de scie lors de celle d'automne, et de son classement depuis trois ans dans la compétition où elle n'a pas fait mieux que quatrième ?

Très franchement, je ne sais pas trop quoi penser de cette équipe de France, et de ce qu'elle peut faire durant ce Tournoi. Il y a ce constat de résultats délicats entre les derniers Tournois et la Tournée d'été en Australie, il y ensuite cette belle réaction affichée lors de la tournée d'automne face aux Fidji et à l'Australie, mais également cette dernière défaite, un peu inquiétante, contre l'Argentine.

Face aux adversaires en lice, c'est difficile à dire. L'Angleterre a été ultra performante ces derniers mois, mais elle le paie avec pas mal de joueurs importants blessés. A voir comment elle va évoluer durant la compétition. Il y a le Pays de Galles, toujours dur à manier chez lui, et malheureusement, le match se jouera à Cardiff. Et puis l'Irlande, tenant du titre, qui a mis tenu son, rang face aux équipes du sud et qui va vouloir conserver son trophée. Quant à l'Ecosse et l'Italie, la France est normalement supérieur, même sans être à son meilleur niveau. Maintenant, il peut y avoir des surprises.

Il va falloir prendre le Tournoi par le bon bout, bien débuter face à l'Ecosse pour se mettre en confiance, ne pas perdre à la maison et se mettre dans de bonnes conditions pour les rencontres suivantes, et notamment un déplacement en Irlande lors de la deuxième journée.




Un mot sur le groupe qui débuter, et notamment sur ce 15 départ ?

J'ai tout d'abord été scandalisé par l'absence de Mermoz dans la première annonce. Je ne remets pas en cause le talent des garçons qui figuraient dans le groupe à sa place, mais d'une part Lamérat et Dumoulin revenaient de blessure, d'autre part, et tout simplement, Mermoz avait réalisé trois mois exceptionnels. Aujourd'hui la question ne se pose plus car il ressent une gêne, mais pour moi, il avait sa place dans le groupe.

Après, c'est un groupe logique. Le staff fait confiance au groupe qui a permis à la France de relever la tête en novembre, avec notamment les nouveaux joueurs de l'époque, et a fait appel aux hommes en forme du moment. A voir maintenant si ces joueurs vont répondre présent.

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Pour Yann Delaigue, aucun joueur n'est actuellement indiscutable. Lopez, en revanche, s'il confirme ses prestations de novembre et sous le maillot clermontois pourrait peut-être déjà avoir son billet pour la coupe du Monde. (Crédit photo : Presse Sports)

Quels seront les Bleus à suivre samedi ?

Tout le monde, et pas seulement samedi mais sur toute la compétition. Nous sommes dans une année de Coupe du Monde, et ces matches sont les dernières chances de prendre un ticket pour le rendez-vous mondial.
Pour rentrer dans les détails, je serais très attentif aux prestations de la charnière. Lopez a été très bon lors de la Tournée d'automne, et a confirmé ses prestations sous le maillot clermontois. S'il poursuit dans ce sens, je pense qu'il aura un ticket assuré pour l'Angleterre. A l'inverse, je pense que Talès est en danger. Il a moins de temps de jeu et devra de fait être excellent lorsqu'il jouera car il pourrait être doublé au dernier moment.

Qui dit charnière, dit également demi de mêlée, et là aussi il y a de l'incertitude. Avec Tillous-Borde qui ne peut pas débuter, Kockott à une superbe carte à jouer, à lui de ne pas se manquer s'il veut garder sa place dans l'immédiat, d'abord, et dans quelques mois ensuite.

Mais encore une fois, tout le monde, doit donner le meilleur de lui, car pour être très franc, je n'arrive pas à sortir de titulaire indiscutable. Il n'y a plus de joueur emblématiques comme des Chabal, des Harinordoquy à son époque ou des Dominici… Dusautoir est capitaine, cela le conforte certes, mais lui aussi doit élever son niveau. Derrière, il y a des joueurs qui partent avec un peu d'avance, comme Fofana, Huget ou Papé, mais eux non plus ne sont pas à l'abri.

La place pour la Coupe du Monde n'est acquise pour personne, contrairement à d'autres années de Coupe du Monde où l'on connaissait l'ossature du groupe bien avant l'annonce du groupe. Mais c'étaient également des années où l'Equipe de France gagnait plus, affichait plus de sérénité, de garanties.




Quels sont les pièges à éviter face à l'Ecosse ?

La force de l'Ecosse, c'est son jeu au sol. C'est une marque de fabrique historique qui est confirmée aujourd'hui. Il y a en plus la patte de Vern Cotter, qui a clairement apporté quelque chose. Voilà pour les points positifs. Maintenant, et cela me rassure un peu, il va leur manquer pas mal de cadres, et cela va clairement les handicaper.
Après pour être franc, cette équipe de France est meilleure que l'Ecosse. Clairement, je n'échangerai aucun écossai contre des Français, car pour moi, et ce à tous les postes, les Bleus sont meilleurs. Une défaite serait une catastrophe, mais pour cela, il va falloir attaquer pied au plancher, marquer vite et se détacher rapidement pour ne pas se mettre de pression supplémentaire. Si on ne se détache pas, on va se mettre une pression supplémentaire et on sait que l'on se met en difficulté dans ces cas-là.

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Les Bleus vont devoir répondre présent dans le jeu au sol face à Beattie et les Ecossais, redoutables dans ce secteur. (Crédit photo : Presse Sports)

A quel type de rencontre vous attendez-vous ?

La France doit absolument attaquer la rencontre en mettant du rythme et en ayant de l'ambition. Si elle reste dans l'analyse et dans l'attente, elle tombera forcément dans le piège. Il faudra, à l'inverse de nombreuses rencontres passées, ne pas être crispé, être heureux d'être là et le montrer.




Vous diriez quoi aux joueurs avant d'entrer sur la pelouse ?
J'essaierai de désacraliser ce rendez-vous. Ils sont en train de construire une équipe, et cette construction passe par le plaisir. Si le groupe vit bien, prend du plaisir et gagne, ils partiront à la Coupe du monde.




Les cinq dernières confrontations (5 victoires)

2014 à Edimbourg, Ecosse – France : 17-19

2013 à Saint-Denis, France – Ecosse : 23-16

2012 à Edimbourg, Ecosse – France : 17-23

2011 à Saint-Denis, France – Ecosse : 34-21

2010 à Edimbourg, Ecosse – France : 9-18


Les cinq dernières confrontations en France (5 victoires)

2013 à Saint-Denis, France – Ecosse : 23-16

2011 à Saint-Denis, France – Ecosse : 34-21

2009 à Saint-Denis, France – Ecosse : 22-13

2007 à Saint-Denis, France – Ecosse : 46-19
2005 à Saint-Denis, France – Ecosse : 16-9

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