Publié le 21/03/2015
Après trois matches décevants, le XV de France, sans toutefois être brillant, avait rendu une copie plus propre au sortir de son succès à Rome. Solides et organisés en défense durant un premier quart dominé par de timides italiens, ils avaient par la suite pris le match à leur compte, d'abord au pied, puis grâce à deux essais. Pourtant, la proposition de jeu faite par ces bleus n'était toujours pas claire, voire inexistante. La physionomie de la rencontre et surtout le niveau de l'adversaire (ce jour-là, car il avait été bien meilleur auparavant), auraient dû permettre aux Tricolores de lâcher les chevaux et d'enfin envoyer du jeu…
Cela aurait au moins été un motif d'espoir avant de traverser le Chanel pour y affronter un XV d'Angleterre qui fait peur. D'abord parce que jouer les Anglais à Twickenham pour le toujours particulier Crunch est un match particulier. Ensuite parce cette équipe qui se construit sereinement depuis quatre ans semble presque arrivé à maturité et jouait la victoire finale ce samedi. Enfin, parce que les hommes de Lancaster, contrairement à ceux de Saint-André, envoient du jeu, et le font généralement bien.
Généralement, car le week-end dernier, face à l'Ecosse, ils durent batailler jusqu'au terme de la rencontre pour conserver leur avantage. D'abord parce que les troupes de Vern Cotter, dans le sillage des précieux Laidlaw et Hogg avaient joué sans complexes, mais aussi et surtout parce que les Anglais, qui avaient franchi le rideau défensif marine à maintes reprises avaient beaucoup gâché. Véritables maladresses ? Excès de jeu ? Excès de confiance ?…
Ils auront apporté une réponse de qualité, ne leur permettant toutefois pas de remporter la compétition, dans une rencontre tout simplement exceptionnelle où 12 essais et 90 points furent inscrits. La réponse aura été sans appel, prouvant que les hommes en blanc avaient remis les pendules à l'heure cette semaine, régler les détails, et s'étaient parfaitement préparé à affronter leur meilleur ennemi. Offensivement tout du moins, car les troupes de Lancaster ne s'attendaient certainement pas à subir de tels assauts offensifs de la part d'une équipe de France qui s'était montré bien peu inspirée depuis le début de la compétition.
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En effet, et contrairement à ce qu'il avait montré ces derniers temps, le XV de France a enfin libéré les chevaux, et il aura fallu attendre ce déplacement dans le Temple du rugby pour y assister. La France signe une performance énorme en la matière, signant son record de points marqués à Twickenham (35)… mais y encaisse également le plus grand nombre de points de son histoire (55). Car également à l'inverse de ses précédentes sorties, il aura failli en défense encaissant la bagatelle de 7 essais. Résultat, un tableau d'affichage archi gonflé, ne permettant pas aux Bleus de sortir d'une compétition manquée sur une bonne note, mais leur permettant de priver leur meilleur ennemi de la victoire finale dans le Tournoi.
Quatrième du classement, les Tricolores prouvent à nouveau qu'ils sont devant l'Italie et l'Ecosse, mais surtout derrière les trois autres nations majeures de l'hémisphère nord. Ce Tournoi 2015 est donc à oublier, tout comme les trois précédents, sauf que celui-ci pourrait être bien plus lourd de conséquences. Contrairement aux éditions précédentes, les Bleus n'ont, mise à part les matches amicaux de l'été, toujours peu révélateurs avant le début de la compétition, plus de test grandeur nature pour se jauger avant la Coupe du Monde en Angleterre.Et si ce qu'ils avaient montré en novembre dernier (du moins sur deux matches), nous avait redonné espoir, ce qu'ils ont produit depuis février peut laisser perplexe.
Avec le Canada, la Roumanie, l'Italie et l'Irlande, la qualification ne doit pas échapper aux Bleus. Ceci dit, et en s'appuyant sur le parcours de chacun, l'Irlande devrait terminer devant, et l'Italie pourrait réaliser un exploit face aux Bleus et les priver de qualification. Ces derniers, qui s'étaient inclinés face aux Tonga lors de la dernière édition peuvent témoigner que ce genre de mésaventure peut arriver en Coupe du Monde. Mais après ? Quid du parcours des Tricolores s'ils accédaient aux phases finales ? Bien sûr, il reste six mois, des choses peuvent changer, mais suffisamment pour créer un exploit ? A moins que ce rendez-vous planétaire ne transcende la France… c'est tout que l'on espère et que l'on souhaite aux Bleus en Angleterre.