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VI Nations – Yann Delaigue : « Je me suis régalé »

VI Nations – Yann Delaigue : « Je me suis régalé »

Publié le 23/03/2015

Quel est votre état d'esprit avec ce match exceptionnel de Twickenham ?

J'ai pris beaucoup de plaisir à regarder ce match car il y a eu une intensité offensive tout simplement incroyable. J'ai adoré voir ces Anglais qui me régalent depuis le début de la compétition par leur vitesse, leur réalisme. Et puis j'ai forcément été content de voir le visage montré par les Français, car ils ne nous avaient pas montré cela depuis le coup d'envoi du Tournoi, même auparavant, et là, nous avons vu des intentions, de l'envie, et de l'efficacité.




35 points inscrits dont 5 essais, 55 encaissés dont 12 essais… les observateurs comme les supporters sont partagés. Que faut-il retenir ?

D'abord qu'avant la rencontre, de ce que nous avions pu observer, il ressortait que cette équipe de France avait un système offensif plutôt pauvre. Sur ce match, nous avons vu tout l'inverse avec du volume de jeu, des intentions, un jeu bien léché. Bien sûr il y a eu des fautes de mains, mais c'est toujours le cas lorsqu'une équipe propose beaucoup de jeu. Mais c'est une bonne chose, et cela prouve que nous sommes capables de le faire.

Après 55 points, cela fait effectivement cher, même si les Anglais se sont nourris de nos fautes. Avec un peu plus de rigueur, nous aurions pu au moins éviter un essai, et avec plus de réussite au pied, nous n'aurions pas été loin du compte. Mais bon, il faut parvenir à trouver un équilibre entre la solidité défensive et la créativité offensive, ce qui n'est pas toujours simple. Et puis il faut aussi relativiser en partie cela, car nous avons encaissé des essais contre une grande équipe qui a réalisé un match énorme. Ce n'est pas comme si nous avions encaissé 55 points contre une équipe moyenne.
Encore une fois, cela fait cher, il faut réajuster le tout pour trouver une harmonie, mais il faut également souligner la satisfaction d'avoir vu une équipe de France joueuse.

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A l'image de l'arrière Spedding, les Bleus ont enfin produit du jeu, et avec réussite. Un motif de satisfaction et d'espoir pour Yann Delaigue. (Crédit photo : Presse Sports)

Quel bilan tirez-vous de ce Tournoi 2015 ?

Le bilan est forcément mauvais car nous finissons quatrième. Nous perdons trois matches, dont un à la maison, et c'est forcément trop, d'autant que ceux que tu gagnes, ce sont face à des formations plutôt faibles, du moins, du moins très loin de ton niveau. Mais ce dernier match laisse espérer de belles choses…



Quels joueurs vous ont plu ?

Je dirai Goujon qui a été bon sur ses deux matches, et puis après derrière, Mermoz, Fickou, Spedding, Nakaitaci, qui ont apporté des intentions de jeu et proposé de belles choses. Pour les autres, je dirai qu'à l'image de cette Equipe de France, ils ont été sur courant alternatif.




Y en a-t-il pour vous qui ont assuré leur place à la Coupe du Monde ?

Non. Les joueurs qui ont joué en Italie, et surtout en Angleterre n'étaient pas des titulaires en puissance, donc pas forcément appelés à faire partie de l'aventure. Mais vu leurs prestations, et vu la prestation des autres joueurs lors des précédentes rencontres, il n'y aucunes certitudes sur les garçons qui seront du voyage. Au contraire, je pense que cela va jeter encore plus le doute sur le staff pour le choix final.




Quel est justement votre d'esprit en vue de cet évènement ?

J'ai de l'espoir. Au fur et à mesure de la compétition, la France est montée en puissance au niveau de la conquête et de la défense, hormis ce dernier match en Angleterre, et c'est tout même une base excellente. A l'inverse, si elle n'avait rien montré offensivement jusque-là, elle a été très bonne à Twickenham en inscrivant cinq essais. Maintenant, et c'est là le travail du staff, il faut parvenir à condenser cela sur un match.
Je sais que l'on peut faire beaucoup de choses avec de si, mais si le XV de France parvient à avoir la même rigueur défensive que durant les quatre premiers matches, à dégager autant de puissance en conquête qu'en Italie, et à proposer la même animation offensive qu'en Angleterre, il sera très dur à jouer. C'est le défi de cette équipe et de son staff, pour que le XV de France redevienne une équipe de très haut niveau… mais ils en ont la capacité.

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