XV de France – Confirmer les belles promesses !

Sans se mentir, l’impatience de voir cette équipe de France débuter sa tournée d’automne était énorme, et avec elle, l’envie de voir des bleus aussi volontaires, unis, efficaces et inspirés que lors du test de juin en Argentine, remporté 27-0. Au terme de ces 80 premières minutes de novembre, force est de constater que les Bleus avaient à cœur de séduire, et ils y sont parvenus, avec beaucoup de motifs d’espoir.

Pour commencer, devant. Les Bleus ont été très performants en conquête avec une mêlée très efficace, affichant un 100% de réussite, mais également en touche avec un quasi sans-faute, pour un bilan de 13 prises sur 14 lancers. Une solidité forcément positive à l’heure d’affronter deux des plus gros morceaux de l’hémisphère sud, et l’assurance que nos avants sauront répondre présents.

A noter le rendement d’une troisième ligne énorme, composée de trois numéros 8 avec Picamoles, Gourdon et Goujon, taillée pour le défi physique imposé par les Samoans, mais également mobile et précieuse au soutien. Et que dire de l’entrée d’Ollivon, encore un troisième ligne centre, qui dans le sillage de son début de saison avec le RCT a brillé, inscrivant un essai en prime. Pari réussi !

Efficaces, devant comme derrière

Derrière, les Bleus n’ont pas à rougir non plus. Si Spedding a frappé fort, la complémentarité de la paire de centre Fofana – Lamérat, certes habituée à évoluer sous le maillot de Clermont en TOP 14,  a confirmé en Bleu sa complicité et son efficacité et a marqué les esprits. Entre la vélocité du premier et la puissance du second, le XV de France a peut-être trouvé un duo d’attaque digne de ses glorieux ainés, à l’image des plus contemporains comme Mesnel – Sella, N’Tamack – Dourthe, ou encore Jauzion – Marsh.

Mais s’il est un joueur qui a rayonné, il s’agit bien de l’ailier Virimi Vakatawa. On connaissait le phénomène venu du 7, un phénomène qui avait frappé dès sa première apparition avec le XV de France en février 2016 pour la venue de l’Italie lors de la première journée du Tournoi (victoire 23-21), mais qui depuis, s’était fait plutôt discret, très discret même. 

Notre patience aura été récompensée, car à Toulouse, l’explosif ailier a signé sa première grosse prestation en Bleu, et ce, même si ce joueur immense a encore du travail pour exprimer tout son potentiel. Des courses tranchantes, des crochets dévastateurs, une bonne défense avec notamment un gros retour sur une percée adverse, de la puissance sur l’impact, et surtout trois essais au compteur !

Une première depuis 2009

C’est au final une première sortie pleine de panache qu’ont signé ces tricolores pour entamer leur Tournée d’automne. Certes, les Saomans ont craqué en toute fin de match encaissant trois essais dans le dernier quart d’heure, mais cela explique le travail de sape de ce XV Tricolore et sa supériorité physique pour finir mieux que des joueurs pourtant réputés dans ce secteur.

Seules ombres au tableau, au niveau individuel, les blessures des Français, dont certains, comme Goujon, Poirot et Trinh-Duc, en ont fini de ces tests. Au niveau collectif, cette entame de deuxième acte très décevante, sans doute explicable par le large avantage acquis avant de rentrer aux vestiaires (26-3), mais en soit, pas excusable. Ne boudons toutefois pas notre plaisir de voir enfin une équipe de France inspirée et efficace, inscrivant plus de 50 points, une première depuis mars 2009 et une victoire sur l’Italie lors du Tournoi.

Il y a certes eu des succès confortables sur le Canada (41-18), les Fidjis (40-15), les Tongas (38-18) ou le Japon (47-21) au cours de ces sept années, et même un match référence avec le 49-10 signé à Tucuman face à l’Argentine en 2012, mais pour autant, le XV de France avait quelque perdu sa capacité à tenir son rang face à une formation ne faisant pas partie du top 10 mondial, et à imposer un écart au score proportionnel au statut des deux équipes.

Les Wallabies de retour au premier plan

C’est un premier succès. Le deuxième sera de parvenir à être aussi performant (sans pour autant inscrire 50 points !), face à une formation de ce fameux premier tiers, même plus, du trio de tête planétaire. Place à l'Australie, troisième du classement IRB, finaliste de la dernière Coupe du Monde, deuxième du dernier Four Nations, et qui a entamé sa tournée par deux victoires.

Dauphin des intraitables All Blacks dans la compétition de l’hémisphère sud, les Wallabies ont confirmé leur retour au premier plan initié lors du Mondial anglais après plusieurs saisons plus que difficiles. Certes, ils ont explosé comme tout le monde à Sydney d’abord (8-42), à Wellington ensuite (9-29), puis à Auckland enfin pour la Bledisloe Cup (10-37), mais pour le reste, ont fait bonne figure. 

Défaits d’un rien en Afrique du sud (10-18), les Australiens l’avaient initialement emporté chez eux (23-17) et ont dominé l’Argentine par deux fois, 36-20 en Océanie, puis 33-21 en Amérique du sud. De quoi préparer au mieux leur campagne européenne, et force est de constater qu’ils répondent pour le moment présent.

Préparer les Blacks

D’aucuns diront que le succès sur le fil en Ecosse, 23-22, ne constitue pas un fait d’arme en soit. Face à une formation toujours valeureuse et faisant certes partie du top 10, mais historiquement en difficulté face aux nations majeures, il est vrai que les Océaniens ont de quoi rester sur leur faim. D’autant plus après avoir été mené 22-13 et ne passant devant que dans les derniers instants… Mais c’est un succès quoi qu’il en soit, et qui fait suite à une autre victoire, qui elle ne souffre d’aucune critiques, avec un net 32-8 infligé au Pays de Galles à Cardiff.

C’est donc avec quelques interrogations mais en confiance que les hommes de Michael Cheika vont pénétrer sur la pelouse du stade de France, pour y affronter une équipe qui leur réussit plutôt bien. En effet, si les Océaniens se sont inclinés lors de leur dernière confrontation, lors des Tests de novembre 2014 (29-26), ils n’ont perdu que deux des 10 derniers matches joués face à la France. Un bilan forcément à l’avantage des Wallabies qui comptent bien confirmer la tendance.

Forte de sa belle entrée en matière, la France tentera de réaliser la passe de deux, dans ces tests et face à l’Australie pour engranger encore un peu plus de confiance avant de tenter de gravir leur Everest, les All Blacks, à la fin du mois, toujours à Saint-Denis.

Historique face à l’Australie
46 matches
18 victoires, 2 nuls et 26 défaites
802 points inscrits pour 991 encaissés
Score moyen : 17-22
Victoire la plus large : 34-6 en 1976 au Parc des Princes
Défaite la plus large : 16-59 en 2010 au Stade de France

Historique face à l’Australie en test matches
42 matches
17 victoires, 2 nuls et 25 défaites
760 points inscrits pour 932 encaissés
Score moyen : 18-22
Victoire la plus large : 34-6 en 1976 au Parc des Princes
Défaite la plus large : 16-59 en 2010 au Stade de France

Historique en test matches en France
23 matches
14 victoires, 1 nuls et 8 défaites
422 points inscrits pour 385 encaissés
Score moyen : 18-17
Victoire la plus large : 34-6 en 1976 au Parc des Princes
Défaite la plus large : 16-59 en 2010 au Stade de France

Historique en Coupe du Monde
12 matches, une victoire partout
42 points inscrits pour 59 encaissés
Score moyen : 21-30
1987, demi-finale : France bat Australie 30-24
1999, finale : Australie bat France 35-12