FOCUS International
Jouer les All Blacks est toujours un événement exceptionnel dans une carrière de rugbyman. Peu de joueurs peuvent se targuer d’avoir défier la plus grande sélection de tous les temps, d’avoir ressenti la magie noire et d’être les spectateurs privilégiés du fameux haka. Ce mythe autour des All Blacks, Tom Spring le connait bien et pourtant il n’a jamais disputé le moindre match avec les Bleus. D’ailleurs, ce sera sa première sélection lors du test inaugural prévu ce samedi à 9 h au Forsyth Barr Stadium de Dunedin. C’est son père Sean, débarqué de Nouvelle-Zélande dans les années 90, qui a lui a transmis, ainsi qu’à ses frères Max et Sam, les codes de la culture maori et l’amour du rugby. Ouvreur de talent, le natif de Wellington pose ses valises à Saint-Jean-Pied-de-Port, il évolue en Groupe B sous les couleurs de l’US Garazi avant de trouver l’amour puis de s’enraciner au Pays Basque.
Génétique et passion familiale vont bien faire les choses puisque Max, l’ainé, mais également les jumeaux Sam et Tom brillent sur les terrains. Ils auront même l’occasion d’être rassemblés, tous les trois, lors d’une saison avec les minimes de l’US Nafarroa (né de la fusion entre Garazi et Baigorri) leur club formateur et celui de leur père. Max s’envole ensuite chez le voisin Bayonnais avant de se révéler au Racing 92 (connaissant même une sélection en Bleu) tandis que Sam continue sa progression en Fédérale 1 (il vient de signer en PRO D2 à Biarritz) et Tom progresse au point de réaliser une sacrée saison avec l’Aviron. 20 matchs joués, 15 titularisations et 4 essais pour celui qui s’est installé dans le XV de départ de Grégory Patat, après trois exercices réalisés en Ciel et Blanc.
Une montée en puissance symbolisée par son essai décisif lors du barrage, historique, et victorieux face à Clermont. Athlétique, rapide, doté d’un important QI rugby, Tom Spring a logiquement tapé dans l’œil du sélectionneur qui va le lancer dans le grand bain du rugby international. Ce « plongeon », il va l’effectuer sans pouvoir se « mouiller la nuque » puisqu’il va falloir défier les All Blacks avec pour vis-à-vis le redoutable Rieko Ioane (28 ans, 81 sélections). Un défi à la hauteur d’une première cape forcément plus symbolique que les autres.